Plusieurs wilayas des Aurès se préparent à cet évènement. Cette année, les organisateurs ont opté pour des activités plus constructives à travers des tables rondes, rencontres-débats et des séances de formation au tamazight. Dans le grand Aurès, notamment dans les wilayas de Biskra (Imsounine) et Souk Ahras (Madaure), les associations, comités de villages et collectifs s'activent à préparer le nouvel an berbère 2016, (qui coïncide avec l'an 2966 selon le calendrier berbère). En outre, à Batna, plusieurs manifestations sont en préparation pour cette date (soirées musicales, rencontres-débat, projections de films....). Au cœur des Aurès, la wilaya de Khenchela organise, plus précisément dans la daïra de Kaïs, de nombreuses activités pour la célébration de cette journée. L'association "La maison auressienne pour la protection du patrimoine" en partenariat avec le site Inumidien.com, prépare un large menu pour les journées des 13 et 14 janvier 2016. Les organisateurs de cette manifestation ne cachent pas leur volonté de vouloir donner un caractère culturel, scientifique et littéraire à cette manifestation, au lieu de se contenter de la facette festive qui n'apporte, selon nos interlocuteurs, aucun résultat palpable. À cet effet, il sera réalisé une formation sur l'enseignement de tamazight dans la wilaya de Khenchela et à travers le grand Aurès. C'est cette approche qui va se tailler la part du lion lors des festivités de Yennayer. Il y aura également des tables rondes et rencontres-débats dans l'espoir de rapprocher les différents points de vues sur l'enseignement de tamazight, sachant que le lancement des cours d'alphabétisation en langue maternelle, vient comme à point nommé apporter un plus à cette rencontre. La ville de Kaïs, aussi à 50 km d'Oum El-Bouaghi qui semble être bien partie pour accueillir cet évènement, verra la participation d'artistes ayant pris cette année l'initiative d'organiser Yennayer à leur manière, à l'exemple des militants du mouvement culturel de Sidi Rghis (Oum El-Bouaghi) qui ont concocté un programme où figure les principales associations qui activent dans le domaine culturel Amazigh. "À la maison de la culture d'Oum El-Bouaghi , les cours d'alphabétisation en tamazight existent depuis plus d'un mois, et connaissent un engouement sans précédent", nous dit l'unique enseignant en exercice M. Jebar Kamel en affirmant que la "demande dépasse l'offre. D'ailleurs, le Haut Commissariat à l'amazighité (HCA), ne ménage aucun effort pour prendre en charge cette demande". La capitale des Ziban (Biskra), elle aussi compte ne pas rater la fête, des cours de tamazight sont dispensés au sein de l'université, par l'association "New Perception", encadré par l'animateur El Hadi Meziani. Il estime que "les universitaires qui ont pris part à l'atelier d'initiation de tamazight sont de différents bords et ils ne sont pas spécialement berbérophones, mais cet apprentissage leur apporte un plus dans leur vie sociale et professionnelle". Il affirme que lors de leurs différents déplacements et visites aux sites archéologiques, "les habitants parlent chaoui, il est nécessaire, voire indispensable de parler sa langue". Le premier cours en chaoui donné dans une école primaire à M'daourouche (wilaya de Souk Ahras) lors du colloque consacré à Apulée de Madaure semble avoir donné ses fruits, puisque des jeunes étudiants de la région vont organiser et pour la première fois des manifestations culturelles à l'occasion de Yennayer.