Les prévisions de la Banque mondiale sont fondées sur une hausse attendue des prix du pétrole à 55 dollars le baril en moyenne au cours de l'année. La croissance en Algérie devrait ralentir à 2,9% cette année en raison d'un recul des dépenses en travaux publics et des retards dans les réformes du régime fiscal et des subventions, selon un rapport de la Banque mondiale publié mardi. Elle devrait encore freiner en 2018 (2,6%) pour remonter légèrement en 2019 à 2,8%. Dans son rapport semestriel sur les perspectives économiques mondiales, la Banque mondiale prévoit une croissance de 3,6% en 2016 contre 3,9% en 2015. Pour rappel, le gouvernement a inscrit une croissance économique de 3,9% dans le cadre des prévisions budgétaires pour l'exercice 2017 pour baisser à 3,6%, selon les estimations de 2018, et remonter ensuite à 4,3% en 2019. Le document évoque une hausse de l'inflation, résultat d'une dépréciation de la monnaie nationale en 2015. Selon les estimations de la Banque mondiale, la croissance dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord a ralenti à 2,7% en 2016, ce qui témoigne d'un assainissement budgétaire dans certains pays et des difficultés liées à la production pétrolière dans d'autres. Elle devrait repartir à 3,1% cette année, les pays importateurs de pétrole enregistrant les gains les plus élevés. "Les prévisions sont fondées sur une hausse attendue des prix du pétrole à 55 dollars le baril en moyenne au cours de l'année", précise le rapport. Parmi les pays importateurs de pétrole, la croissance en Egypte devrait ralentir à 4% au cours de l'exercice 2017, alors que le pays amorce un processus d'assainissement budgétaire et que la consommation privée ralentit avec l'inflation qui progresse. La croissance devrait ensuite repartir en 2018. La croissance au Maroc devrait bondir à 4% en 2017 grâce au redressement de la production agricole. La Jordanie devrait enregistrer une reprise des investissements et des exportations qui portera la croissance à 2,6%. La croissance en Tunisie pourrait atteindre 3% cette année et 3,7% en 2018. Parmi les pays exportateurs de pétrole, l'Arabie saoudite devrait voir sa croissance accélérer à 1,6% en 2017, taux encore modeste par rapport aux tendances passées. La République islamique d'Iran devrait enregistrer une progression de la croissance à 5,2% si la production pétrolière continue d'augmenter et que les accords visant à attirer des investissements étrangers sont conclus. Le décalage entre les prix effectifs du pétrole et la trajectoire ascendante qui était prévue et l'escalade des conflits posent des risques considérables d'aggravation pour la croissance dans la région. La forte instabilité des prix du pétrole pourrait miner les dépenses publiques et les orientations budgétaires. Les répercussions des conflits existants dans plusieurs pays ainsi que l'incidence accrue du terrorisme constituent des risques pour l'activité économique dans la région. L'aggravation des risques liés aux conflits devrait apporter plus d'incertitude économique et ralentir les investissements. Les réformes budgétaires et structurelles pourraient susciter le mécontentement de l'opinion publique, ce qui pourrait avoir des effets néfastes sur la confiance, l'investissement étranger et la croissance. Pour les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG), le resserrement prévu de la politique monétaire aux Etats-Unis pourrait représenter un risque indirect pour la croissance. Meziane Rabhi