À l'occasion de la célébration de Yennayer 2967, deux journées commémoratives ont été organisées mercredi et jeudi dernier, au village Aït Halli, dans la commune d'Irdjen, en hommage à un des pionniers de la défense de la cause berbère, Lechani Mohand Saïd, décédé en 1985, et aussi à Omar Leslous, un militant et syndicaliste de la région, décédé en 2010. En effet, une cérémonie de recueillement a été organisée à leur mémoire, jeudi dans la matinée, à l'initiative de la très jeune association Lechani-Mohand Saïd. Les témoignages ont rappelé que Lechani Mohand Saïd a été un des élèves de Boulifa, en 1912, et qui a obtenu son certificat de berbère marocain en 1918, puis le diplôme de berbère de l'université d'Alger en 1948. Figure du mouvement ouvrier en Algérie avant la Révolution, selon le journal français l'Humanité qui a présenté sa biographie, le défunt a œuvré pour l'émancipation des siens, lui qui comptait déjà, en 1921, parmi les fondateurs de La voix des humbles, la célèbre revue des enseignants indigènes, puis, en 1938, à la création du journal Alger Républicain. Membre de la Sfio et de la Ligue des droits de l'Homme, puis conseiller général du canton de Fort National, membre de l'assemblée financière algérienne, de la commission des réformes musulmanes, puis encore élu à l'assemblée de l'union française, Mohand Saïd Lechani finit par démissionner et rejoindre le GPRA en tant que chargé de l'information et de l'éducation affecté à Rabat, au Maroc. Il regagna l'Algérie en 1962 où il avait été nommé chargé des programmes d'alphabétisation et de formation des maîtres et décède à l'âge de 93 ans. Samir LESLOUS