Pour cette célébration, le Mouvement pour l'autonomie de la Kabylie a organisé des marches à Tizi Ouzou, à Béjaïa et à Bouira où il a été enregistré des arrestations. Ils étaient des dizaines de militants du Mouvement pour l'autodétermination de la Kabylie (MAK) à battre, hier, le pavé à Béjaïa. La procession humaine s'est ébranlée depuis le campus de Targa-Ouzemour vers la place de la liberté Saïd-Mekbel avec près d'une heure de retard sur l'horaire. Un retard dû, selon les cadres du MAK, à l'interpellation par les services de sécurité des premiers militants, arrivés à Targa-Ouzemour. Ils se sont rassemblés devant l'entrée du campus avant d'être embarqués, a-t-on affirmé. "Une centaine de nos militants, qui sont arrivés un peu plus tôt et se sont regroupés devant le campus, ont été interpellés par la police et emmenés au commissariat", nous a déclaré Yuba, cadre du mouvement, pour justifier, semble-t-il, la faible mobilisation, qui a caractérisé cette marche. Des arrestations confirmées, dont celle de l'ex-secrétaire général du MAK, Farid Djenadi, auprès des services de sécurité, qui précisent que "tous les militants arrêtés ont été libérés". "Nous avons juste vérifié qu'ils étaient bel et bien de la région et qu'ils ne sont pas venus d'ailleurs pour semer le trouble", a affirmé notre source. À Tizi Ouzou, une imposante foule a pris part à la traditionnelle marche du MAK. C'est vers 11h que la foule qui s'est regroupée devant l'entrée du campus universitaire Hesnaoua, de l'université Mouloud-Mammeri, a pris son départ pour suivre l'itinéraire habituel menant vers le siège de l'ancienne mairie au centre-ville. Il est remarquable qu'aucune tentative d'empêcher la manifestation n'a été signalée. Les services de sécurité se sont contentés de ne pas intervenir pour réguler la circulation sur l'itinéraire de la marche. Comme de coutume, tout au long de cette marche, les militants du MAK ne cessaient de scander des slogans en faveur de l'indépendance de la Kabylie. Les rangs de la marche ne cessaient de grossir au fur et à mesure qu'elle avançait vers son point de chute, à savoir l'ancienne mairie. Les marcheurs se sont dispersés, ensuite, dans le calme. La marche du MAK à Bouira a été avortée par le service d'ordre. Il faut dire que cette action n'a pas fédéré grand monde, puisqu'à peine une trentaine de manifestants a répondu à l'appel du président de l'Anavad, Ferhat Mhenni. Ainsi, vers 10h15, une poignée de marcheurs s'est rassemblée devant le portail principal de l'université Akli-Mohand-Oulhadj, scandant des slogans hostiles au "pouvoir colonial d'Alger". Mais devant l'impressionnant dispositif sécuritaire, les manifestants finiront par se rendre à l'évidence en se dispersant dans le calme. Toutefois, à proximité du siège de la 2e sûreté urbaine, ils tenteront de tenir un rassemblement, mais seront vite emmenés au poste de police, avant d'être relâchés. À noter, par ailleurs, que l'ex-président du MAK, Bouaziz Aït Chebib, a été appréhendé tôt dans la matinée dès son arrivée sur le territoire de la wilaya, mais relâché, lui aussi, en début d'après-midi. L. Oubira/S. Leslous/R. B.