Le président du MSP, Abderrezak Makri, et le SG du Front du changement, Abdelmadjid Menasra, ont affirmé, hier, n'avoir "aucune ambition personnelle, ni partisane" pour la présidence du parti en 2018 à la fin de la période de transition et que cette question et celle de la ligne politique du parti sont du ressort des instances du parti. S'exprimant lors d'une conférence de presse conjointe, où ils ont livré les grandes lignes de la "feuille de route" commune, découlant de la signature d'une convention sur "l'alliance d'intégration" entre leur formation, les deux leaders islamistes ont indiqué qu'il est encore très précoce de parler de participation au gouvernement. Pour ces deux chefs de parti, la décision "dépendra des conditions de déroulement des élections législatives", dira M. Makri, en ajoutant qu'"aucun parti ne peut décider s'il entrera ou non au gouvernement avant les résultats des élections", et avant de savoir si celles-ci "seront truquées ou non". Il est rejoint par Menasra qui dira : "C'est le peuple qui décide si l'on doit être dans l'opposition. Car, s'il te donne ses voix et te choisit d'être le premier, c'est pour participer au gouvernement et prendre en charge ses préoccupations. Et, s'il ne te donne pas ses voix, tout parti est condamné à être dans l'opposition." Et, en dernier ressort, cette question relève des instances du parti qui décideront aussi de la ligne politique du parti et de la personnalité qui prendra la présidence du parti en 2018. "Je vous confirme que, Menasra et moi, nous n'avons aucune ambition personnelle, ni partisane, mais une ambition au profit de l'Algérie." Car "l'on peut servir le pays tout en étant au gouvernement ou dans l'opposition", dira Makri sous les ovations de l'assistance formée des cadres des deux partis dont la veuve du défunt Nahnah et son fils aîné. Cette union entre ces deux partis sera conforme à la réglementation, ainsi que le seront toutes les procédures de cette alliance. Aussi, "il ne faut pas s'attendre à une confrontation avec le pouvoir", a indiqué Abdelmadjid Menasra qui s'est laissé aller à des confidences affirmant :"Des hommes du pouvoir que nous avions rencontrés étaient contre la scission." Abordant les détails de "la feuille de route", Abdelmadjid Menasra a précisé qu'elle comportera trois étapes, dont une étape électorale, qui prend effet dès la signature de la convention. Les deux partis, qui n'en feront désormais qu'un — le MSP en l'occurrence —, entreront à ces élections avec des listes communes. Il a expliqué qu'en raison du vide juridique sur les partis qui n'a pas prévu ce type d'alliance-intégration, il était plus facile de se dissoudre dans le parti qu'il connaît bien que d'en créer un nouveau. La période de transition qui s'ensuivra verra la présidence du parti unifié assumée d'une façon alternée entre les deux formations, durant 12 mois. Cette formule a été choisie parmi tant d'autres pour "soigner les plaies occasionnées par la scission". Amar Rafa