Une fusion qui fait déjà une première victime au sein de la mouvance islamiste, en la personne de Bouguerra Soltani. La sphère islamiste embellie par la fusion MSP-FC ne cache presque pas son ambition électorale. Former un gouvernement est une option que le président du MSP, comme son collègue du FC, n'écarte pas. «Nous formerons un gouvernement en cas de victoire aux prochaines législatives», affichent-ils d'entrée, lors d'une conférence de presse animée hier dans un hôtel algérois. Mais dans le cas d'une défaite, la formation du défunt Nahnah s'en tiendra à sa ligne politique ancrée dans l'opposition. C'est ce qu'il y a à retenir dans cette fusion Makri -Menasria. Autrement dit, pas d'alliance ni de calcul et encore moins un rapprochement avec les partis au pouvoir. Une intransigeance qui fait déjà une première victime au sein de la mouvance islamiste, en la personne de Bouguerra Soltani qui aura perdu là, sa plus importante bataille face à son adversaire au MSP, Abderrezak Makri. Il reste que ce dernier n'est pas vraiment au bout de ses peines. La question de la confection des listes pour le prochain rendez-vous électoral se pose avec acuité, sur fond de mécontentement dans les deux formations alliés, le MSP et le FC. «Si cette question paraît compliquée pour certains observateurs après la dissolution du Front du Changement au sein du MSP, elle ne l'est pas du tout pour nous les cadres», se défend Ménasra visiblement très content d'avoir regagné son ancien parti. La confection des listes au niveau des wilayas pour le MSP, souligne l'ex- président du F-C, «sera faite sur la base de concertation et de consentement entre les militants issus des deux partis». Les principes «de la concertation et de consentement seront les deux bases selon lesquelles se fera la gestion du MSP tout au long de la durée de l'étape transitoire de l'alliance», selon lui. La période transitoire va «passer par trois étapes: celle des élections, l'adaptation et enfin la tenue d'un congrès national». La tenue du congrès est très importante de l'avis des conférenciers, car c'est lui qui tranchera la question de la présidence du parti MSP dans l'avenir. «La candidature au poste du président du parti ne se limitera pas uniquement à Makri et Ménasra, mais sera ouverte pour tous les cadres désirant s'y présenter», fera remarquer Abderrezak Makri. La maison du MSP, précise en outre M. Makri, sera ouverte pour les autres partis voulant y adhérer. Le leader du MSP a fait allusion au parti de Abdellah Djaballah qui aura adressé une lettre au MSP dans laquelle il sollicite une rencontre. Makri qui a avoué avoir répondu favorablement à cette sollicitation, indiquera que l'ordre du jour pour cette rencontre n'est pas encore arrêté. Répondant par ailleurs aux questions des journalistes portant sur les raisons ayant amené les deux partis à opérer cette alliance, les deux leaders se sont efforcés de convaincre que cette alliance n'a rien à voir ni avec les élections prochaines ni avec une réaction à un fait donné ni encore moins avec des pressions de la part du pouvoir. Les seules et véritables raisons de l'alliance des deux partis, «sont la volonté des militants des deux partis qui sont à la base issus du même parti, le désir d'oeuvrer ensemble pour l'intérêt du pays et des Algériens, particulièrement en cette période cruciale que traverse l'Algérie.» L'idée de l'alliance selon Makri et Ménasra remonte à il y a 3 ans. L'alliance par contre, ne s'est pas faite sans concessions de part et d'autre, ont nuancé les conférenciers. Refusant de dévoiler ces concessions, les deux hommes ont avoué que le rêve de voir le MSP et le Front du changement unis, était le souhait de beaucoup de parties, y compris le pouvoir. Ce dernier, selon Abdelmadjid Ménasra, «a besoin de partis, représentatifs du peuple pour pouvoir négocier avec eux».