Prié de "se discipliner" par l'ancien patron de la CIA, le président US élu a également provoqué les critiques de l'Europe et de la Chine pour ses positions sur les réfugiés, l'Otan et Taïwan. La main tendue vers la Russie, "l'erreur catastrophique de Merkel" sur les migrants, l'Otan "obsolète", le "succès" du Brexit qui verra d'autres pays quitter l'UE, constituent autant de polémiques provoquées par le président américain élu Donald Trump. Cela a bien sûr provoqué des réactions en chaîne, à commencer par le chef sortant de la CIA, John Brennan, qui a ouvert le feu sur le successeur de Barack Obama en déclarant : "Je ne crois pas qu'il possède une appréhension complète des capacités, des intentions et des actions de la Russie", avant de l'appeler à être "très rigoureux en s'exprimant publiquement". "Trump doit comprendre que les enjeux dépassent sa personne, il s'agit des Etats-Unis et de la sécurité nationale. Il va avoir l'occasion de passer à l'action, en contraste avec le fait de parler et tweeter", a-t-il souligné en réponse à la position du futur Président, qui estime que les médias et les agences de renseignement lui devaient des excuses. Pour John Brennan, c'est "révoltant" que Donald Trump assimile le travail des agences de renseignement américaines à des comportements en vigueur sous l'Allemagne nazie. Le prochain locataire du bureau ovale a aussi provoqué des réactions en Europe, pour avoir qualifié l'Otan d'organisation "obsolète", et surtout en reprochant à ses Etats membres de ne pas payer leur part de la défense commune et de se reposer sur les Etats-Unis. Le vice-chancelier allemand Sigmar Gabriel a estimé hier que l'Europe devait faire preuve "d'assurance" après les vives piques de Donald Trump sur l'Union européenne et l'Otan. Ce fut ensuite au tour du ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, d'affirmer que "les déclarations du président élu Trump, qui considère l'Otan comme obsolète, ont été reçues avec inquiétude", avant d'ajouter : "Nous verrons quelles seront les conséquences pour la politique américaine". Selon lui, la réunion des 28 ministres des Affaires étrangères hier à Bruxelles "a été vraisemblablement influencée, sinon déterminée, par les déclarations du président élu américain, qui a provoqué étonnement et agitation à Bruxelles, et je suppose, j'en suis sûr, pas seulement à Bruxelles". Quant au chef de la diplomatie française, Jean-Marc Ayrault, il a déclaré que "la meilleure réponse" à donner par les Européens aux dernières déclarations de Donald Trump sur l'UE ou le Brexit était "d'afficher leur unité". Par ailleurs, Pékin a averti hier que le futur président américain Donald Trump "se tirera une balle dans le pied" s'il persiste à vouloir renforcer les relations des Etats-Unis avec Taïwan, considérée comme une île rebelle par la Chine, pour qui la reconnaissance de la "Chine unique" n'est "pas négociable". Donald Trump avait indiqué dans un entretien au Wall Street Journal, la semaine dernière, être prêt à tout remettre en cause, estimant que "tout était sur la table, y compris la Chine unique". Merzak Tigrine