Mouhafedhs et membres de la direction du parti attendent d'y voir plus clair. Les élus locaux (APC et APW) du Front de libération nationale (FLN) de la wilaya de Béjaïa se sont réunis, hier, au siège de la mouhafadha du parti. En présence de députés et chefs de kasmate de quelques communes, afin de débattre de la nouvelle donne politique en Kabylie, à savoir l'avenir des assemblées locales issues des élections controversées du 10 octobre 2002. Présidée par le Mouhafedh de Béjaïa, le député Hocine Mouzaoui, et marquée par la présence de l'ex-ministre de l'Habitat M.Abdelmadjid Bounekraf, actuellement membre du secrétariat national du FLN, cette réunion s'est tenue à huis clos, puisque les représentants de la presse nationale qui sont venus couvrir cette rencontre, se sont vu empêcher d'accéder à la salle de réunion de la mouhafadha. Les signes de rivalité existante entre les militants du FLN issu du VIIIe Congrès bis que dirige Abdelaziz Belkhadem et ceux qui demeurent fidèles à Ali Benflis sont réapparus lors de cette réunion dont les travaux ont été marqués par un débat houleux. Le point de divergence, qui a fait que la rencontre, a duré plusieurs heures, reste la question relative à la dissolution des assemblées locales (APC et APW) que le pouvoir central compte faire à travers un décret présidentiel. Si certains cadres du parti estiment qu'il faudrait se plier à une telle décision, en soutenant qu'il s'agit là d'une loi de la République que tout le monde devra respecter, d'autres exigent la dissolution de l'ensemble des APC et APW du pays pour organiser de nouvelles élections locales d'un mandat de cinq années et non de deux ans. “À aucun moment, le FLN a décidé de se retirer des assemblées élues et nous ne sommes pas prêts à abdiquer à n'importe quelle pression. Néanmoins, si jamais un décret présidentiel venait d'être rendu public officiellement, nous serions dans l'obligation de nous soumettre aux lois de la République”, nous a déclaré en substance le mouhafedh de Béjaïa, au sortir de cette réunion. Pour sa part, l'ancien ministre de l'Habitat a tenu a souligner que “l'appel lancé par Ahmed Ouyahia aux élus locaux, en leur demandant de se retirer des assemblées locales en Kabylie, ne peut concerner que les élus RND, car les autres partis de la coalition (FLN ET MSP) n'y ont jamais été consultés à ce sujet”. Interrogé sur l'avenir des députés issus de la réunion de Kabylie, M. Bounekref soutient que “le mandat d'un député est national, contrairement à celui d'un élu local. L'éventuelle tenue d'élections partielles ne concernera pas uniquement la Kabylie, mais elles toucheront des assemblées locales dans d'autres régions du pays. Il faut savoir que ce genre d'opération existe dans d'autres pays, à l'image de la France qui avait déjà organisé des élections partielles au niveau de certaines collectivités locales”. K. O.