Si la communauté internationale s'attend au pire avec son arrivée à la Maison Blanche en raison de ses prises de positions intempestives sur de nombreuses questions, Donald Trump inquiète également les Américains. En effet, jamais depuis 40 ans un président américain n'avait pris le pouvoir avec un niveau d'impopularité aussi élevé que Donald Trump, même si les Américains font confiance au milliardaire dans le domaine de la création d'emplois. Pour 61% des Américains, selon un sondage CNN paru mardi, il est probable que le 45e président réussira à créer des emplois dans les régions sinistrées du pays. La même proportion s'attend à ce qu'il fasse un excellent ou bon travail dans le domaine économique, selon une autre enquête pour la chaîne ABC et le Washington Post. Mais cette confiance dissimule une défiance générale à l'égard du successeur de Barack Obama. Avec 40% d'opinions favorables, Donald Trump est deux fois moins populaire que Barack Obama en janvier 2009, et moins populaire que Jimmy Carter, Ronald Reagan, George H. W. Bush, Bill Clinton et George W. Bush à leurs prises de fonctions, selon le sondage ABC/Washington Post, qui confirme la tendance d'autres enquêtes d'opinion publiées récemment. La publication de ces chiffres a agacé le prochain occupant de la Maison Blanche. "Les mêmes gens qui faisaient les sondages bidons pour les élections, et ont eu tout faux, font maintenant des sondages de popularité. Ils sont truqués, comme avant", a-t-il commenté sur Twitter. Ceci étant, l'investiture demain de Donald Trump, novice en politique, jugé imprévisible, ouvre une période de grande incertitude pour l'Europe, qui doit unir ses forces au risque de se retrouver marginalisée sur la scène internationale, estiment dirigeants et analystes. Une Alliance atlantique "obsolète", une Union européenne qui pourrait se fragmenter encore davantage après le Brexit : les dernières déclarations de Donald Trump renforcent le sentiment d'une certaine méconnaissance, teintée de "désintérêt", du président élu américain à l'égard de l'Europe, selon ces sources. Avec le milliardaire comme président, les Etats-Unis "concentreront leur intérêt sur la Chine, la Russie, l'Iran et l'auto-proclamé Etat islamique", prédit le think tank Carnegie Europe. R. I./Agences