En grève de la faim depuis le 3 janvier, le Dr Kameleddine Fekhar, détenu à la prison d'El-Ménéa, est hospitalisé depuis dimanche au pavillon carcéral de l'hôpital de la ville. Me Salah Dabouz, avocat des détenus, a indiqué à Liberté que l'état de santé de son mandant s'est détérioré depuis plusieurs jours des suites d'une grève de la faim. "Physiquement, il est très faible mais moralement il va bien", a constaté l'avocat qui a rendu visite au détenu jeudi après-midi, affirmant, au passage, que malgré ses ennuis de santé, Fekhar "est déterminé à poursuivre sa grève de la faim". Me Dabouz a souligné, par ailleurs, qu'il a passé deux heures avec lui. Le détenu Fekhar, selon son avocat, dénonce son arrestation et celle des autres détenus. "Il se demande aussi pourquoi les différentes plaintes qu'il a déposées contre des responsables n'ont pas abouti", a ajouté l'avocat. L'avocat regrette que toutes les plaintes de Fekhar sont restées lettre morte. Il a indiqué que les autres détenus ont entamé depuis 4 jours une grève de la faim. "Eux aussi, souligne l'avocat, dénoncent leurs arrestations". Pour Me Dabouz : "La loi ne prévoit l'arrestation qu'en cas de l'existence de faits graves", or, dans le cas de Fekhar "il s'agit juste d'accusations reprises à partir du code de procédures pénales sans faits". Il en veut pour preuve "la soixantaine de personnes arrêtées avec lui sur la base d'une même note du procureur général contre lesquelles il a, d'ailleurs, déposé plainte". Sur un autre volet, l'avocat a informé que le détenu n'est pas déconnecté de ce qui se passe dans le pays. Il a cité, à titre d'exemple, le fait que Fekhar a exprimé son soutien à la demande d'enquête sur les conditions d'arrestation, de jugement, d'incarcération et de la mort du journaliste Mohamed Tamalt. Il a ajouté que Fekhar s'est réjoui de la libération de Hassan Bouras. Il considère que "c'est le résultat d'une résistance au système et qu'il appelle tous les détenus d'opinion à la résistance et qu'il attend de l'opinion nationale et internationale de la solidarité". Me Dabouz a relevé concernant les détenus de Ghardaïa une sorte de vice de forme dans la procédure. Pour lui, le fait que la justice a déjà libéré 3 prévenus, arrêtés auparavant pour les mêmes motifs que ceux qui sont encore détenus "pose un véritable problème de respect de la loi". Il a affirme que "la Constitution ne prévoit pas de ségrégation entre les citoyens à cause de l'âge. L'avocat ne voit pas les choses de cet œil. Pour lui, la libération de ces trois détenus est motivée par l'absence de preuves contre tous les détenus, donc, a-t-il dit "ils peuvent être examinés comme l'exige l'article 123 du code de procédures pénales". Mohamed MouloudJ