Seuls les prix liés aux loisirs, à la culture et à l'éducation ont enregistré une baisse qui a été de l'ordre de 6,07%. Le rythme d'inflation annuel s'est établi à 6,4% jusqu'à décembre 2016, selon l'Office national des statistiques (ONS), cité par l'APS. Le rythme d'inflation en glissement annuel jusqu'à décembre 2016 représente l'évolution de l'indice des prix à la consommation sur la période allant tout au long des douze mois de 2016 par rapport à ceux de 2015. S'agissant de l'évolution mensuelle, qui est l'indice brut des prix à la consommation en décembre 2016 par rapport à novembre 2016, elle a été de 0,19%, résultant essentiellement de l'augmentation des prix des produits alimentaires (+0,13%) et des biens manufacturés (+0,34%). Quant à la variation annuelle des prix à la consommation, c'est-à-dire la croissance des prix en décembre 2016 par rapport à décembre 2015, elle a enregistré une hausse de près de 7%. Par catégorie de produits, les prix des biens alimentaires ont augmenté de 4,3% en décembre 2016 par rapport au même mois de 2015 (3,7% pour les produits agricoles frais et 4,91% pour les produits agroalimentaires). Concernant l'habillement et les chaussures, les prix ont grimpé de 13,7% entre les deux périodes de comparaison, alors que ceux des meubles et articles d'ameublement ont haussé de 5,2%. Concernant les prix relatifs aux logements et charges y afférentes, ils ont connu une croissance de 5,81%, tandis que pour les transports et communications, les prix se sont renchéris de 13,14% en décembre 2016 par rapport à un an plus tôt. Pour les prix relatifs à la santé et hygiène corporelle, ils ont aussi augmenté de 5,7%, indique l'ONS. Seuls les prix liés aux loisirs, culture et éducation ont enregistré une baisse qui a été de l'ordre de 6,07%. Pour rappel, la loi de finances 2016 a prévu une inflation de 4%. La Banque d'Algérie avait déjà indiqué, dans son rapport de conjoncture sur les tendances monétaires et financières au 4e trimestre de 2015, que la désinflation significative des années 2013 et 2014 s'est interrompue en 2015. La Banque d'Algérie avait estimé que l'ampleur de l'inflation en 2015 ne peut s'expliquer ni par l'expansion de la masse monétaire, dont le rythme a été quasi nul, ni par l'inadéquation de l'offre à la demande, ni par l'évolution des prix mondiaux des produits de base importés. Il convient plutôt d'en rechercher les causes profondes dans les dysfonctionnements du marché, et notamment de celui des produits agricoles frais, caractérisé par une traçabilité limitée des transactions et une faible régulation. La Banque mondiale, dans son rapport de suivi de la situation économique de l'Algérie publié en octobre 2016, relevait que malgré une politique monétaire stricte, l'inflation a atteint 4,8% en 2015, reflétant en partie l'effet d'une dépréciation nominale du dinar d'environ 20%, destiné à corriger le déséquilibre extérieur. "Durant la première moitié de l'année 2016, les autorités monétaires ont autorisé une dépréciation supplémentaire du dinar, alors que le gouvernement essayait d'éviter une baisse rapide des réserves de change et de les maintenir au-dessus de 100 millions de dollars. La dépréciation du dinar devrait maintenir une pression inflationniste élevée, avec une prévision de l'inflation à 5,9% en 2016", soulignait la banque mondiale. Depuis des années, la conduite active de la politique monétaire au moyen d'instruments pertinents de résorption de l'excès de liquidité a largement contribué à contenir les effets inflationnistes du surcroît de ressources issues des hydrocarbures. La conjoncture a changé. L'injection des liquidités dans le système bancaire, par la Banque d'Algérie, après plus de quinze années au cours desquelles elle n'avait pas eu à jouer son rôle de prêteur en dernier ressort, pourrait se traduire par une accélération de l'inflation. La hausse des prix sera également alimentée par les augmentations des taxes, notamment la TVA, contenues dans la loi de finances 2017. M. R.