La situation pourrait être tendue sur les prix cette année. Selon les données de l'ONS, reprises hier par l'APS, le rythme d'inflation annuel en Algérie a grimpé à 4,1% en mars 2015, contre 3,7% en février dernier, selon l'Office national des statistiques (ONS). En glissement annuel (mars 2015-mars 2014), les prix à la consommation ont augmenté de 5,5%. Cette variation s'explique par une hausse de 7,25% des biens alimentaires, dont près de +11% pour les produits agricoles frais et de +3,7% pour les produits alimentaires industriels. Les prix des biens manufacturés ont connu une croissance de 4,13% en mars dernier et les services de 3,45%, précisent les dernières données de l'Office. En mars 2015, rapporte l'APS, l'indice des prix à la consommation a enregistré une hausse de 0,7% par rapport au mois de février dernier, soit une variation proche de celle relevée en mars 2014 par rapport à février de l'année dernière. Cette variation est due notamment à une croissance de 0,9% des prix des biens alimentaires, induite essentiellement par une hausse des produits agricoles frais (+1,34%), en raison d'une hausse de près de 11,8% des légumes frais, en mars dernier, comparé au mois de février 2015. La hausse des prix des biens alimentaires s'explique, également, par une augmentation des prix de la pomme de terre (8,24%), poissons frais (5,6%) et la viande de mouton (1,34%). L'Office a constaté des chutes de prix durant le mois de mars, notamment pour la viande de poulet (-12,5%), les œufs (-6,1%) et les fruits frais (-12%). La Banque d'Algérie, dans son rapport sur les tendances monétaires et financières au cours du 4e trimestre 2014, avait noté une reprise manifeste de l'inflation au 2e semestre 2014 où la dynamique des prix à la consommation a été haussière à partir de septembre. Dans le cadre de la préservation de la stabilité monétaire, la Banque d'Algérie résorbe de manière effective l'excès de liquidité sur le marché monétaire, et contribue, ainsi, au contrôle de l'inflation, au moyen d'instruments de politique monétaire appropriés (reprises de liquidité, facilité de dépôts à 24 heures et réserves obligatoires). Le montant absorbé au titre de la reprise de liquidité par appels d'offres a atteint 1 200 milliards de dinars à fin janvier 2015, contre un objectif de 1 350 milliards de dinars à fin décembre 2014, soit un recul de 150 milliards de dinars. Les encours des reprises de liquidités à 7 jours, 3 mois et 6 mois s'élèvent respectivement à 846 milliards de dinars, 275 milliards de dinars et 79 milliards de dinars. La facilité de dépôt souscrite par les banques a enregistré un recul important de près de 374 milliards de dinars, passant de 469 milliards de dinars à fin décembre 2014 à 95 milliards de dinars à fin janvier 2015. Les différents instruments utilisés jusqu'à présent suffiront-ils à contenir l'inflation. Pour rappel, la loi de finances 2015 prévoit un taux d'inflation, reflétant l'évolution de l'indice des prix à la consommation (IPC) de 3% en moyenne sur l'année. M. R.