Bien que fraîchement installé avec sa famille dans la wilaya de Béjaïa, Merzoug, l'aîné de la famille dont le père travaille en France, était de tous les rassemblements, prenant souvent des photos qu'il publiait ensuite, en les commentant, sur son blog. Un blogueur, Merzoug Touati, a été arrêté, le 18 janvier dernier, par les services de sécurité à son domicile, sis à Laâzib Oumaâmar dans la périphérie de Béjaïa, a-t-on confirmé hier de source policière. Le procureur de la République a ordonné l'ouverture d'une enquête judiciaire auprès de la première chambre d'instruction près le tribunal de Béjaïa, a affirmé un avocat qui a requis l'anonymat. Et il a ordonné, en outre, la mise en détention provisoire du prévenu, ajoutera-t-il. Originaire de Bousselem, dans la daïra de Bouandès (wilaya de Sétif), Touati Merzoug, 28 ans, animait un blog dans lequel il commentait l'actualité politique et sociale du pays. Il pratiquait, selon des personnes qui le connaissent, des activités de blogueur et un "journalisme citoyen". Bien que fraîchement installé avec sa famille dans la wilaya de Béjaïa, Merzoug, l'aîné de la famille dont le père travaille en France, était de tous les rassemblements, prenant souvent des photos qu'il publiait ensuite sur son blog avec ses commentaires. Et "s'il lui arrive de bricoler de temps à autre, il n'a pas un travail fixe. Il suit, par contre, tous les mouvements politiques et sociaux", a-t-on témoigné à son sujet. Il était notamment connu dans le milieu de la blogosphère. Et c'est avec le contenu de son blog que la police a commencé à le surveiller de très près, a confirmé une source proche du dossier, affirmant qu'il a été "suivi depuis Alger où il s'était rendu récemment avant d'être arrêté chez lui, le 18 janvier dernier". Mais impossible de connaître les chefs d'inculpation retenus contre lui, en dépit de notre insistance. "Désolé, je ne peux rien vous dire de plus. Le dossier est entre les mains de la justice. Le prévenu a été mis en détention provisoire." Il faut dire que ce n'est qu'après que la presse électronique se soit emparée de l'affaire que la famille du prévenu a pris contact avec les organisations des droits de l'Homme, en l'occurrence la Ligue algérienne de défense des droits de l'Homme (Laddh). Avec la démarche entreprise par la famille, le vice-président de la Ligue a pu expliquer, sur la base des témoignages recueillis, que "la police a perquisitionné le domicile de Touati Merzoug et saisi son micro-ordinateur, ainsi que son appareil photo", que le prévenu a été "entendu par la police avant d'être présenté devant le parquet du tribunal de Béjaïa et que l'affaire est devant le juge d'instruction en attendant le procès". À partir de demain, a poursuivi Saïd Salhi, "l'avocat de la Ligue, Me Ikken Sofiane, va se constituer pour avoir accès au dossier de fond". En effet, conformément aux vœux de la famille, la Ligue a mobilisé, à ce propos, ses avocats pour la défense et l'accompagnement du prévenu pour faire valoir ses droits à un procès équitable. De son côté, l'Observatoire algérien des procès (OAP) sera également mobilisé dans cette même optique, à savoir pour un procès équitable. M. Ouyougoute