Le gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Loukal a indiqué mercredi à Alger que la situation financière extérieure de l'Algérie demeurait "relativement" confortable en dépit de la baisse continue des réserves de change suite à la chute des cours du pétrole. M. Loukal a affirmé lors d'une rencontre avec les membres de la commission des Finances et du budget à l'Assemblée populaire nationale (APN) consacrée à l'examen du projet de loi de Finances 2017, que le niveau actuel des réserves de change du pays et le faible taux de la dette extérieure permettent à l'Algérie de se maintenir dans une situation financière "relativement" confortable. Il a souligné dans ce sens que les réserves de change du pays étaient estimées à 121,9 milliards de dollars à la fin septembre 2016 contre 129 milliards de dollars à la fin juin dernier. Depuis le début de la chute des cours du pétrole, les réserves officielles du pays ont reculé de 178,9 milliards de dollars à la fin 2014 à 144,1 milliards de dollars à la fin 2015, selon les chiffres présentés par le gouverneur de la Banque d'Algérie. Quant à la dette extérieure, elle était estimée à la fin du premier semestre 2016 à 3,1 milliards de dollars, soit 1,31 % du PIB dont 60% pour la couverture des opérations extérieures à court terme, alors que la dette extérieure de l'Etat est estimée à 0,78 milliards de dollars. A la fin 2016, la dette extérieure devrait atteindre 2,9 milliards de dollars, un niveau "faible", selon le gouverneur de la Banque d'Algérie. La balance de paiement a enregistré quant à elle un déficit de 14,6 milliards de dollars à la fin juin 2016 contre 14,4 milliards de dollars durant la même période de l'année 2015 et 27,5 milliards de dollars durant toute l'année 2015. Pour M. Loukal les incidences de la chute du pétrole restent "importantes" dans une conjoncture marquée par l'incertitude du marché pétrolier et des prix du pétrole à l'avenir. Face à l'effondrement des recettes pétrolières, la valeur de la monnaie nationale a connu une baisse, le DA ayant régressé de 20 % face au dollar et de 3,8 % face à l'euro en 2015. La devise nationale a poursuivi sa régression en 2016, perdant au premier semestre de 2016 prés de 3% de sa valeur face au dollars et 5 % face à l'euro. Après ces baisses "importantes", a ajouté M. Loukal, le DA s'est relativement stabilisé face à ces deux devises durant les mois derniers. La valeur de la monnaie locale a atteint 110 DA pour un dollar et 120 DA pour un euro en octobre dernier. La consolidation du budget en 2017 ainsi que la stabilisation relative des prix du pétrole ont contribué à la stabilisation du prix du change. Le taux inflationniste a atteint 4,6 % au cours du premier semestre 2016 selon M. Loukal qui a affirmé que l'inflation est toujours maîtrisée en dépit des augmentations successives intervenues ces derniers mois pour se stabiliser début septembre. Il a estimé que cette pression inflationniste n'est pas à caractère monétaire. Important impact du choc extérieur sur les liquidités bancaires Le système bancaire a été impacté par le choc extérieur induit par la baisse des prix du pétrole. Une baisse de 44,5 % a été enregistrée dans les liquidités de la banque au cours des sept premiers mois de 2016 ainsi qu'un recul de 33 % en 2015. Les liquidités sont passées de 2 730 milliards de DA en 2014 à 1.000,16 milliards de DA en juillet 2016. Face à cette situation, la Banque d'Algérie a décidé de suspendre l'opération d'absorption des liquidités en juillet 2016 et de réactiver les instruments de refinancement à même, a-t-il dit, de redresser la marché de la devise qui a connu une stagnation ayant duré six ans. En dépit du manque de liquidités, les crédits destinés à l'économie ont connu une hausse de 9,4 % au premier semestre 2016 contre 26 % en 2015. Les crédits destinés au financement de l'investissement et qui représentent 75 % des crédits destinés à économie, ont connu une hausse de 8,2 % jusqu'en septembre 2016, selon les chiffres avancés par M. Loukal.