Dans un long rapport adressé tout récemment au wali de Béjaïa, dont nous détenons une copie, huit élus sur les 15 que compte l'Assemblée populaire communale (APC) d'Oued Ghir, dressent un véritable réquisitoire contre le P/APC, d'obédience MPA (Mouvement populaire algérien). Cette nouvelle majorité à l'Assemblée, qui a basculé en faveur de l'opposition, composée de 4 élus FFS, 1 MPA, 1 MEN, 1 FLN et 1 RPR, accuse ouvertement l'édile communal, M. Yacine Ramdani, "d'abus d'autorité", "excès de zèle", "incompétence notoire", "mauvaise gestion", "tribalisme" et "détournement de matériaux de construction". "Son comportement hostile et subversif à plus d'un titre, caractérisé par un abus d'autorité et un excès de zèle d'une extrême répugnance et parasitaire, de faire diversion pour masquer son incompétence notoire et ses actes de mauvaise gestion des affaires publiques gravissimes. Son appel lancé à la population par voie d'affichage, revêtu du cachet de l'administration communale, pour l'inciter à se mobiliser contre le CET (centre d'enfouissement technique) de Sidi Boudrahem et sa fermeture de route orchestrée au niveau de la localité d'Ibachirène, instrumentalisée et médiatisée pour provoquer un soulèvement populaire, dénotent en réalité ses méthodes schizophréniques", notent les membres de l'opposition de l'APC d'Oued Ghir, dans leur rapport de dénonciation, dont des copies ont été adressées au ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, au chef de daïra de Béjaïa ainsi qu'aux services de sécurité de la wilaya. Parmi les griefs retenus contre M. Ramdani, sa gestion "discriminatoire et tribale" des affaires publiques, qui se traduit par la création d'une "caste restreinte et privilégiée", laquelle décide du sort de la communauté dans la plus parfaite "impunité", par une gestion caractérisée par "une injustice dans la répartition budgétaire" et "un favoritisme manifeste". Les signataires dudit document lui reprochent également son "laxisme" face au "phénomène de la prolifération des constructions illicites" et au "pillage sauvage par des charognards du foncier relevant du domaine privé de l'Etat", qui, selon eux, a atteint une dimension alarmante. Par ailleurs, les huit élus tiennent à "dénoncer l'étendue du phénomène dévastateur de détournement de stocks de matériaux de construction, observé au niveau du parc communal". Un phénomène qui a, selon eux, généré un impact considérable sur les lignes de crédit votées dans le cadre des budgets de fonctionnement des exercices allant de 2013 à 2016. Enfin, les pétitionnaires déplorent "le dysfonctionnement chronique des commissions permanentes de l'APC, évincées par cet édile de la honte !" Joint au téléphone, le P/APC d'Oued Ghir refuse de répondre à ses détracteurs, préférant s'expliquer avec eux devant le juge : "Ils auront à répondre de leurs accusations infondées devant la justice. Je sais pertinemment qu'ils n'ont aucune preuve tangible par rapport à leurs ‘dénonciations'. J'ai déjà eu gain de cause, suite à une plainte que j'ai portée contre un élu du MEN. Ce dernier a été condamné à une année de prison avec sursis et à 100 000 DA d'amende, pour diffamation", nous a-t-il déclaré. KAMAL OUHNIA