Les partis comme le MSP, le FJD et Ennahda semblent travailler au dépassement des entités qui leur permettrait de militer solidairement avec les partis de l'opposition démocratique, même s'ils se gardent bien de l'avouer. Avec les alliances et les fusions que les partis de la mouvance islamiste ont entrepris de contracter et qu'ils sont en phase de parachever, les regroupements nés de la dynamique de Mazafran, la coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (CNLTD) et l'Instance de concertation et de suivi de l'opposition (Icso), risquent de se dégarnir. Le rapprochement, voire la dissolution annoncée du Front du changement (FC) d'Abdelmadjid Menasra dans le Mouvement de la société pour la paix, (MSP) d'Abderrezak Makri, d'un côté, et la fusion programmée entre El-Adala d'Abdallah Djaballah, Ennahda et El-Bina, de l'autre, pourraient être des signes annonciateurs de décantations politiques à venir : des décantations dans le sens d'un retour à la situation antérieure, c'est-à-dire vers des proximités par affinités idéologiques. Rien n'empêche en effet de supposer un tel prolongement à l'affairement islamiste de ces derniers mois. Les partis comme le MSP, le FJD et Ennahda semblent travailler au dépassement des entités qui leur permettraient de militer solidairement avec les partis de l'opposition démocratique, même s'ils se gardent bien de l'avouer. Mais il se trouve que nombre d'observateurs les soupçonnent d'une velléité de marquer leurs distances et d'investir plus d'efforts à ressouder la famille islamiste. Cela d'autant plus que les dernières manœuvres des partis islamistes, notamment l'intention de former un gouvernement d'unité nationale affichée par certains, n'agréent pas des membres de l'Icso, à l'instar du président de Jil Djadid, Soufiane Djilali qui appelle désormais le MSP à quitter l'Icso. "Je demande solennellement au MSP de quitter l'Icso", a-t-il, en effet, écrit sur sa page facebook. Abdallah Djaballah a exprimé le vœu de voir les islamistes "les travailler pour la gloire de leur religion" et que de de ce fait "sont appelés à l'unité par la charia". D'où son jugement qu'il est "nécessaire d'arriver à concrétiser une unité entre les différents acteurs du courant islamiste". Une alliance qu'il souhaite même "élargir à tous les enfants de l'Algérie qui croient en le projet islamique". Abdallah Djaballah, faut-il le souligner, boycotte depuis plusieurs mois déjà les rencontres de l'Icso, même s'il n'a, officiellement, jamais annoncé son retrait. En attendant cette grande fusion souhaitée, les responsables du MSP et du FC, d'une part, et ceux d'El-Adala, d'Ennahda et d'El-Bina, d'autre part, ne cachent pas leur ambition d'aller vers la fusion de leurs partis respectifs, dès le lendemain des prochaines élections législatives. Mieux encore, certains d'entre eux à l'instar du chef du MSP, Abderrezzak Makri, aspire même à intégrer l'Exécutif qui sera formé après les législatives. Pour peu qu'il soit "un gouvernement d'union nationale", tel qu'il le revendique. Une revendication pour le moins contradictoire aux résolutions de la plate-forme de Mazafran. C'est dire que l'avenir de la CLTD et de l'Icso est désormais sérieusement menacé. Farid Abdeladim