La crise politique roumaine semblait s'enliser hier entre des manifestants résolus à poursuivre une mobilisation historique et un gouvernement déterminé à maintenir son décret qui assouplit la législation anticorruption. Devenue l'épicentre de la contestation, la vaste place Victoriei de Bucarest, siège du gouvernement, a de nouveau accueilli jeudi soir des dizaines de milliers de manifestants rassemblés durant plusieurs heures pour exiger l'abrogation du décret d'urgence qui pourrait bénéficier à de nombreux élus et hommes d'affaires soupçonnés de malversations. Alors que le gouvernement social-démocrate, en place depuis un mois, a martelé son intention "d'aller de l'avant" avec cette révision pénale, les protestataires n'entendent pas relâcher la pression et veulent poursuivre un mouvement de contestation d'une ampleur inédite dans un pays qui a connu de nombreuses turbulences politiques et vagues de manifestations depuis le retour de la démocratie, il y a 27 ans. Le président de centre droit, Klaus Iohannis, et le Conseil supérieur de la magistrature ont également saisi la Cour sur ce décret. R. I./Agences