L'intégration des "redresseurs" sur les listes FLN, version Ould Abbes, ne se fera pas sans coup férir. La profonde crise interne qui mine le FLN de Bouira, n'est pas près de s'estomper et risquerait de s'aggraver davantage dans les prochains jours. La cause ? La présence d'un "vieux routier" de la politique en la personne de l'ex-ministre du Tourisme, Mohamed-Seghir Kara, sur les listes préliminaires des candidatures pour les législatives du 4 mai prochain. Redresseur du temps d'Amar Saâdani, Kara est fortement contesté par la base militante au niveau de la mouhafadha de Lakhdaria. Mais il semble avoir le soutien du bureau politique, à présent qu'il a décidé de composer avec Ould Abbes. Son concurrent direct, l'ancien sénateur Abdelkader Gaci, risquerait de se faire éjecter de la course par les membres du Bureau politique (BP). La raison est que, dit-on de sources proches de l'ex-parti unique, Mohamed-Seghir Kara serait un proche et fidèle de l'actuel SG du FLN, Djamel Ould Abbes. Ensuite, ajoutent les mêmes sources, Abdelkader Gaci pourrait être victime de son allégeance au sulfureux Amar Saâdani. En effet, l'ex-sénateur est considéré comme un proche de l'ancien SG du FLN et il avait pour mission de contenir la contestation au sein du FLN. Outre cette rivalité entre deux ténors à Lakhdaria, d'autres candidatures ont été dévoilées. En effet pour la daïra de Bouira, on retrouve, entre autres, la présidente de l'UNFA locale, Mme Assas Ranja, ainsi que MM. Achour Zemar et Abdelkrim Hadjar. Dans la daïra d'Aïn Bessam, le très contesté El-Hachimi Ahmed s'est finalement maintenu en compagnie de Mohamed Ouadeh et de Mahfoud Hocine. À Sour El-Ghozlane, d'où la grogne a émané, le FLN a "ménagé" tout le monde en écartant certaines personnes qui étaient accusées de verser dans la chkara. Cela pour la wilaya de Bouira. À Béjaïa, le parti a collecté 65 candidatures dont 14 pour la gent féminine. C'est ce que nous avons appris auprès du mouhafedh d'Akbou, Saâdi Djerroud, élu à l'APW et membre de la commission chargée de la préparation et de l'organisation du scrutin législatif du 4 mai 2017. Selon notre interlocuteur, l'opération de collecte et de validation des dossiers a été menée à terme samedi 4 février dernier, sous la supervision de Mme Yamina Meftali, membre du bureau politique du FLN, et en présence de certains membres du comité central et autres responsables des deux moufadhas (Béjaïa et Akbou), à l'image de Hocine Mouzaoui, de Saâdi Djerroud, de Samia Makhloufi, de Hicham Aourir et de Rabah Mahfi. À noter que sur les 65 dossiers enregistrés, 20 ont été recueillis par les responsables de la mouhafadha Soummam d'Akbou, alors que 45 autres ont été déposés à la mouhafadha de Béjaïa, a-t-on précisé. Concernant le taux de représentativité de la gent féminine, celui-ci est de 21,54%, étant donné que sur les 65 candidats aux prochaines législatives, à Béjaïa, 14 sont des femmes. Parmi ces postulants au mandat parlementaire, on cite les noms de certains ténors, tels que celui de l'ancien sénateur FLN, Salah Derradji, le député sortant, Me Driss Abderrahmane, M. Kaci Abdellah, élu à l'APW et cadre de la santé, l'actuel vice-président de l'APW, Omar Oumbiche et le Dr Boualem Tatah, énergéticien-atomicien de formation et ancien secrétaire général de l'APN. Pour M. Djerroud, l'ère du parachutage est révolue. La preuve, soutient-il, le dossier de chaque candidat est soumis à l'appréciation des membres de la kasma à laquelle il est affilié. "Personne n'a désormais le droit d'imposer à la base militante un candidat à un mandat électif, quel que soit son statut. Cela fait partie d'ailleurs, des orientations du secrétariat général de notre parti", explique encore le mouhafedh d'Akbou. K. O.