Pour l'OLP, la loi israélienne sur les colonies constitue une volonté de Tel-Aviv de "détruire toute chance de solution politique" et un moyen d'empêcher toute "possibilité d'une solution à deux Etats". Continuant sur sa lancée, Israël, qui profite du silence complice de Donald Trump, a fait voter une nouvelle loi légalisant les colonies et protégeant les colons contre les mesures de d'évictions, comme ce fut le cas à Amona la semaine écoulée. Ce texte adopté par 60 voix pour et 52 contre autorise l'occupant israélien à déclarer terres israéliennes des terrains privés palestiniens sur lesquels des Israéliens ont construit sans autorisation en Cisjordanie occupée, soit parce qu'ils ignoraient qu'ils étaient propriétés privées, soit parce que l'Etat les aurait laissés faire. Les propriétaires palestiniens seront compensés financièrement ou par d'autres terrains. Cette loi devrait permettre de "légaliser" quelque 53 colonies dites "sauvages" et à exproprier au minimum plus de 800 hectares de terres palestiniennes, estime l'organisation israélienne la Paix maintenant. Aussitôt la loi adoptée dans la nuit de lundi à hier par la Knesset, les Palestiniens ont appelé la communauté internationale à sanctionner Israël. L'Organisation de libération de la Palestine (OLP) a dénoncé dans un communiqué rendu public cette nouvelle loi qui permettra à ce dernier de s'approprier des terres palestiniennes en Cisjordanie occupée, la qualifiant de "légalisatrice de vol". Pour l'OLP, la loi atteste de "la volonté du gouvernement israélien de détruire toute chance de solution politique", et souligne que "l'entreprise de colonisation d'Israël est une entrave à la paix et à la possibilité d'une solution à deux Etats". "Une telle loi signifie l'annexion définitive de la Cisjordanie", s'est alarmée la dirigeante palestinienne Hanane Achraoui, avant d'ajouter qu'elle prouve que le gouvernement "raciste et extrémiste" de Benjamin Netanyahu "détruit délibérément les chances de paix". Hanane Achraoui a appelé la communauté internationale à prendre des "mesures punitives et des sanctions avant qu'il ne soit trop tard". Quant au numéro deux de l'Organisation de libération de la Palestine, Saëb Erakat, il a prévenu hier à Paris que si l'ambassade des Etats-Unis en Israël est transférée à Jérusalem, "la reconnaissance de l'Etat d'Israël par l'OLP sera révoquée le jour même". De leur côté, les défenseurs des droits de l'Homme et de la cause palestinienne ont annoncé qu'ils saisiraient la Cour suprême israélienne pour faire annuler le texte. Quant au leader travailliste israélien Isaac Herzog, il a brandi le spectre de compatriotes inculpés par la Cour pénale internationale. Rappelons qu'une grande partie de la communauté internationale voit dans les colonies un obstacle à la paix toujours insaisissable. Ceci étant, la réaction des Etats-Unis contraste avec cette indignation internationale et surtout aussi avec les critiques émises jusqu'au bout par l'administration Obama contre la colonisation. À en croire un responsable du département d'Etat, l'administration Trump a "besoin de consulter toutes les parties sur la manière d'avancer". Merzak Tigrine