Elle entend mener une campagne pour l'annulation de cette loi d'autant que l'UGTA, selon elle, a émis des réserves dans un document qui n'a jamais été rendu public. La porte-parole du Parti des travailleurs (PT), Mme Louisa Hanoune, persiste et signe : la loi sur les hydrocarbures adoptée dimanche à l'écrasante majorité des députés est une loi “illégitime” qui consacre désormais la “mort” de la souveraineté nationale. Une adoption dont les députés et le ministre de l'Energie, Chakib Khelil, seront responsables devant l'histoire, a-t-elle décrété, hier, lors d'une conférence de presse animée au siège du parti à Alger. “L'histoire retiendra qu'au lendemain de l'anniversaire du recouvrement du territoire national (19 Mars, ndlr), les députés décident de sacrifier la souveraineté nationale en transférant le patrimoine national au profit des multinationales.” Un chapelet d'arguments à l'appui, l'ex-candidate à l'élection présidentielle d'avril 2004 considère que le ministre, “un homme qui n'est pas élu par le peuple et qui applique une politique dictée de l'extérieur, une loi élaborée au cabinet Robert's à New York”, a violé la Constitution. Pis, à travers la mise en place des commissions au sein de la Sonatrach et qu'il dirige désormais, Chakib Khelil a créé “un Etat parallèle”, selon elle, et “les concessions ne sont qu'un dépeçage”, alors que le “gouvernement ne devient qu'une boîte aux lettres”. Sur ses collègues de l'Assemblée, confits dans la culture de l'unanimisme, elle s'interroge s'ils n'ont pas obéi au chantage que certaines officines auraient distillé et selon lequel un rejet de la loi conduirait inévitablement à la dissolution de l'Assemblée. “Qu'est-ce qui est dangereux, la dissolution ou le bradage du pays ?” s'est-elle demandée. Bref, pour Louisa Hanoune, l'Algérie, avec l'accord d'association avec l'UE et cette loi, est désormais dans l'œil du cyclone. C'est pourquoi face à cette menace, elle entend mener une campagne pour l'annulation de cette loi d'autant que l'UGTA, selon elle, a émis des réserves mais dans un document qui n'a jamais été rendu public. “C'est une sorte de référendum pour prouver que la majorité des Algériens sont hostiles.” Mais d'ores et déjà, elle interpelle le président de la République et le président de l'APN sur l'“anticonstitutionnalité de la loi”. Louisa Hanoune précise en même temps qu'elle “n'a pas porté et ne portera pas d'attaques contre le Président”. À noter, par ailleurs, que le PT a adressé une lettre ouverte aux dirigeants du sommet de la Ligue arabe qui s'ouvre aujourd'hui pour les exhorter à intégrer la question du retour des réfugiés palestiniens dans l'ordre du jour des travaux. Un sommet du reste qualifié par Hanoune de “tous les dangers” en ce sens qu'il aura à entériner les recommandations américaines et se tient sous l'œil de l'Otan. La lettre du PT n'a eu toutefois qu'une caution de principe des autres groupes parlementaires, lesquels se sont refusés à signer en invoquant la nécessité de concertation. K. K.