Résumé : Karima traite son époux de voyou et d'escroc qui vit sur le dos de ses victimes et n'était même pas capable de gagner sa vie honnêtement ou de se stabiliser comme tous les maris et les pères de famille. Farid serre le bras de sa femme à le briser. Elle allait crier, mais il met la main sur sa bouche. - Je suis un voyou. Hein ? Il sortit le couteau de sa poche et le lui met sur la joue. -Un voyou est aussi un agresseur, et si tu continues à me parler sur ce ton, je n'hésiterai pas à te bousiller le portrait. Elle tente de se dégager, mais il resserre davantage son bras. Karima lève la main en signe de protestation. La petite Feriel se met à pleurer, et il relâche son étreinte. Karima se laisse tomber sur le lit et prend sa fille dans ses bras avant de lancer d'un air féroce : - Tu n'es qu'un lâche. Un lâche qui s'attaque à des êtres plus faibles que lui. Tu n'es même pas capable de subvenir aux besoins de ta famille, et tu oses encore lever la main sur moi. Farid remet le couteau dans sa poche. -C'est toi qui m'a provoqué. Estimes-toi heureuse que je sois de bonne humeur ce soir. - Ah ! Monsieur est de bonne humeur ! Tu as gagné le gros lot ? - Peut-être. Il prend les billets dérobés au taxieur, et les lui tend. -Voilà. Tu as de quoi vivre jusqu'à la fin du mois. Elle lève des yeux horrifiés vers lui. -D'où ramènes-tu tout cet argent ? -De mon boulot. Karima met une main protectrice sur la tête de sa fille et lance : -Tu as encore escroqué quelqu'un ! N'arrêteras-tu donc jamais ? -Si j'arrête, tu vas encore me reprocher d'être un paresseux et un indigne père de famille. La jeune femme se met à pleurer. -Mais ce n'est pas ce que je veux, Farid. -Que veux-tu donc d'autre que cet argent ? -Je veux que tu travailles honnêtement. Que tu gagnes ta vie à la sueur de ton front. Elle se met à sangloter, et il vient s'asseoir à ses côtés. -Ne pleure pas. Ne pleure pas Karima. Je ne supporte pas les larmes, tu le sais bien. Il lui entoure les épaules, mais elle se dégage et le repousse. -Ne me touches pas. Il se lève. -Je ne sais plus comment me conduire avec toi. -Je ne veux plus que tu t'adresses à moi ou à Feriel. Il se met à rire. -Je ne m'adresserai plus à toi si tu veux, mais tu oublies que Feriel est ma fille. -Ta fille ! Si ce n'était pas mon salaire, elle aurait crevé de faim depuis longtemps. Heureusement aussi que mes parents m'ont permis de vivre sous leur toit. - C'est toi qui ne voulais pas emménager dans le studio. - Le studio ? Cette grotte de clochards ? - Les gens ne trouvent même pas une cave où loger. Karima secoue la tête. - Ce n'est pas les arguments qui manquent. Je connais tes refrains, Farid. (À suivre) Y. H.