Résumé : Farid rentre chez lui et retrouve Feriel, sa fille. Cette dernière était mouillée, et il demande à son épouse de la changer. Cette remarque suffira à déclencher une crise de nerfs chez la jeune femme. Une scène s'ensuivra. Karima se lève et lance d'une voix où brillait tout son dédain. - Te rends-tu compte de l'heure qu'il est, Monsieur papa. - Oui. Il est 22h30. - Que fabriquais-tu dehors jusqu'à cette heure-ci ? Les parents consciencieux ne se conduisent pas de cette manière, et encore on peut dire qu'aujourd'hui tu rentres tôt. - Tu veux régenter ma vie maintenant, Karima ? - Pas du tout, mon cher mari. Grâce à Dieu, j'habite chez mes parents et je n'ai aucun compte à te rendre. - Ce qui veut dire ? - Que j'ai tous les droits. - Et que moi je n'ai aucun droit sur toi. Karima hausse les épaules et se lève pour changer la petite, qui jouait par terre avec un ourson à moitié éventré. - Jette ça, Feriel. Demain, je t'achèterai une peluche toute neuve. Farid s'agenouille devant sa fille et lui retire le jouet. - Tu m'entends, Feriel ? L'enfant souriait de toutes ses dents de lait. Elle jette le jouet loin d'elle, et le regarde rouler de l'autre côté de la chambre. - Il est mouillé. Il faut lui mettre une couche. Farid sourit. - Et toi tu es propre maintenant. Allez, vient faire un câlin à papa. L'enfant se met sur la pointe des pieds et s'accroche aux bras de son père qui la soulève et la fait tournoyer. - Ma jolie fille. Tu aimes papa ? - Oui. Et maman ? Et papi ? Et mami ? Farid regarde sa fille. - Dis donc ! Tu aimes beaucoup de monde, toi. Karima s'insurge. - Et pourquoi n'aimerait-elle pas son grand-père et sa grand-mère ? Ne sont-ils pas sa famille la plus proche ? - Si. Mais moi je devrais avoir la priorité sur les autres. Je suis son père. - Juste de nom. - Tu m'agaces, Karima. Je ne peux donc plus jouer avec ma fille ? - Avant de penser à jouer, il faut penser à lui assurer un gîte, un couvert et une bonne éducation, mon cher mari. Un enfant a besoin de la présence de ses deux parents, et non pas d'une moitié. Farid redépose sa fille. - Je crois que je ferais mieux de repartir. Karima hausse les épaules. - Depuis le temps que tu découches... Il s'approche d'elle et met la main sur son épaule. - Tu n'as jamais cherché à en connaître les raisons, ma chère épouse. - Les raisons ? Mais mon cher mari, je les connais tes fameuses raisons. Tu n'es qu'un voyou qui passe son temps à courir par monts et par vaux, pour escroquer de braves gens. Tu n'es même pas capable de travailler comme tous les maris, ou de te stabiliser comme un père de famille. (À suivre) Y. H.