Selon un rapport publié par deux think tanks britanniques, le 2 février dernier, les entreprises pétrolières et gazières "sous-estiment systématiquement la progression des technologies bas carbone". L'objectif de cette politique est de rassurer les investisseurs. Les deux think tanks, Grantham Institute de l'Imperial College London et le Carbon Tracker Initiative déplorent aussi le fait que cette politique empêche surtout d'anticiper les changements à venir. Le site de l'économie responsable Novethic (novethic.fr) rapporte à ce sujet que "lorsque les auteurs [de l'étude] calculent que le solaire photovoltaïque pourrait fournir 23% de l'énergie mondiale d'ici 2040, ExxonMobil en prévoit seulement 11%. Idem pour les véhicules électriques. Ils pourraient représenter un tiers du marché des transports routiers en 2035. La compagnie pétrolière BP n'estime leur proportion qu'à 6% à la même date". On comprend bien que lorsqu'on annonce que les experts concluent à une part de 30% pour les véhicules électriques d'ici à 2035 cela ne peut pas aider à la poursuite de la croissance des marchés des énergies fossiles. C'est toute la viabilité des investissements dans le domaine qui est remise en cause. Le revers de la médaille est que cette "politique de l'autruche" empêche ces grandes entreprises pétrolières d'anticiper. "Ces technologies bas carbone sont sur le point d'atteindre le seuil critique bien plus tôt que beaucoup d'entreprises ne s'y attendent", prévient le directeur de recherche à Carbon Tracker, James Leaton cité par la même source. Les deux instituts appellent par conséquent les entreprises des énergies fossiles à actualiser leurs scénarios. R. S.