Sous le thème “Assainir la justice est une primauté nationale”, une conférence nationale des magistrats se tiendra prochainement à Alger. Afin de préparer ce rendez-vous d'envergure, quatre conférences locales ont été abritées récemment par la cour de Tiaret sous le thème relatif aux différentes décisions signifiées par l'administration locale, le foncier, le volet administratif et le blanchiment d'argent. C'est du moins ce qui a été affirmé par M. Foulène, procureur général de la cour de Tiaret qui a annoncé la tenue d'une autre conférence, lundi prochain, et qui aura à traiter de la cybercriminalité et de la sécurité informatique. Parlant des perspectives entérinées par le ministère de tutelle, M. Foulène a mis en exergue les amendements prévus sur le code des procédures civiles et le code pénal qui sont émaillés de diverses insuffisances. Dans ce sens, ce dernier a marqué un arrêt sur les conditions de détention des prisonniers et les ingrédients qui viendraient réconforter leur situation telle que la possibilité de téléphoner à leurs parents ou leur avocat, en passant par le droit extrême à la défense, voire l'assistance par un avocat depuis le moment de l'arrestation. D'autres démarches seront prises dans le respect des diverses conventions internationales ratifiées par notre pays. M. Foulène a mis en substance les retards cumulés quant au traitement de certaines affaires et qui ont pour cause la conjoncture de la décennie noire. Dans ce sillage, il confirmera les efforts consentis dernièrement par les magistrats qui ont pu traiter 79,9% des affaires durant l'année 2004, à savoir 52 698 affaires sur les 69 279 inscrites dont 16 581 comptaient pour un reliquat de l'année 2003. Le conférencier n'a cependant pas tourné la langue pour mettre à l'index les déficits constatés qui s'illustrent par un lourd handicap, au niveau des ressources humaines. Cela s'explique, selon lui, par le fait que la cour de Tiaret qui regroupe les sept tribunaux des wilayas de Tiaret et de Tissemsilt, et qui enregistre une moyenne de 67 000 affaires par an ne dispose que de 14 magistrats. Néanmoins, la même carence se fait sentir au sein des secrétaires greffiers dont les besoins ont contraint à faire appel à des jeunes enrôlés dans le cadre du filet social. S'agissant des exécutions de décisions de justice, un autre frein perpétuellement réitéré, le procureur général estime que le volet est sérieusement mis sous les lampadaires du procureur de la République qui retrouve les compétences de contrôler les huissiers de justice lesquels, jusque-là, agissaient dans un cadre para-indépendant. Le procureur général a enfin annoncé l'inscription de trois nouveaux tribunaux à Sougeur, Frenda et Ksar Chellala. En matière de formations spécialisées, M. Foulène avait annoncé le départ de certains magistrats en France, Belgique, USA, Espagne et en Egypte pour un perfectionnement et ce, dans le but majeur de moderniser les méthodes judiciaires qui doivent être hissées au diapason des normes et règles internationales. Par ailleurs, une conférence, qui aura pour thème “La presse et la justice”, est au programme. R. S.