C'est la seconde fois que les villageois organisent un rassemblement après celui tenu le 29 novembre dernier devant le même tribunal. Plus d'un millier de villageois d'Ighraïne, relevant de la commune d'Idjeur, dans la daïra de Bouzeguène, ont organisé, hier matin, une marche pacifique suivi d'un sit-in de protestation devant le tribunal d'Azazga pour dénoncer les tergiversations des services de sécurité et de la justice et réclamer haut et fort la vérité sur la disparition du jeune Bazi Kamel, un certain 25 octobre 2016, en plein centre du village. Les citoyens exhibaient les portraits du jeune disparu dans des conditions mystérieuses et brandissaient de grandes banderoles sur lesquelles on pouvait lire : "Nous, citoyens du village d'Ighraïne, réclamons la vérité sur la disparition de notre frère Kamel", "Tests ADN sans résultat après 70 jours" ou encore "Justice, services de sécurité : qui sont-ils ? Où sont-ils ? Les ravisseurs assassins de Bazi Kamel survenu le 25 octobre 2016 au village Ighraïne. Agissez, trouvez, élucidez cette affaire macabre !" C'est la seconde fois que les villageois tiennent un tel rassemblement après celui organisé le 29 novembre dernier devant le même tribunal mais aussi au niveau de la brigade de gendarmerie d'Ifigha, territorialement compétente, et devant le siège de la sûreté de la daïra de Bouzeguène. Le procureur du tribunal d'Azazga avait, rappelons-le, promis de relancer l'enquête pour élucider tout le mystère qui entoure cette disparition. Trois mois après la dernière protesta, aucune lueur d'espoir n'est perçue par la population de la région alors que la douleur persiste au sein de la famille du disparu et des villageois en général. Toutes les recherches auxquelles ont pris part tous les habitants de la commune n'ont pas permis de percer tout le mystère qui entoure cette disparition. Pour rappel, une flaque de sang a été retrouvée près du village, le jour de la disparition de la malheureuse victime mais depuis, plus rien. En décembre dernier, les villageois croyaient le mystère levé après la découverte d'ossements humains dont un crâne, dans un terrain dénommé "Imjad" près du village d'Ifigha mais aucun résultat n'a été confirmé ni infirmé sur l'appartenance de tels ossements. Hier, mercredi, une délégation de villageois forte d'une dizaine de membres, a été reçue, une fois de plus, par le procureur de la République près le tribunal d'Azazga. Au sortir du tribunal, une déclaration a été lue par un représentant du village qui a affirmé que le procureur aurait rassuré les villageois et donné un délai d'une semaine pour leur fournir les résultats des tests ADN effectués sur les ossements retrouvés en décembre dernier non loin du village d'Ifigha. Affaire à suivre. KAMEL NATH OUKACI