Les opérateurs économiques ont souligné l'importance de l'accompagnement des investisseurs par les pouvoirs publics en axant sur le fait que l'exportation hors hydrocarbures doit être une action permanente et non conjoncturelle. Les exportations algériennes demeurent toujours aussi faibles. C'est du moins le constat auquel ont abouti, mardi, les opérateurs économiques, publics et privés, lors de la journée d'information sur les exportations hors hydrocarbures, organisée par la Chambre de commerce et d'industrie Soummam de Béjaïa. Bien que les chiffres des exportations hors hydrocarbures n'aient pas été communiqués, le volume demeurerait marginal. Occasion pour les participants, les représentants des entreprises (PMI/PME) et des acteurs institutionnels, — venus d'une douzaine de wilayas limitrophes de Béjaïa — de faire part d'une nouvelle piste de réflexion susceptible d'être explorée par les pouvoirs publics, laquelle passe par un accompagnement des entreprises dans leurs engagements sur les marchés internationaux et de promouvoir véritablement les exportations hors hydrocarbures. La matinée, les communications avaient porté sur le "rôle d'Algex, de la Caci et des CCI dans la promotion des exportations hors hydrocarbures, notamment dans le financement et l'assurance-crédit". Elles ont été présentées par des cadres de ces institutions, relayés par les deux représentants du ministère du Commerce, qui ont eu à développer, par la suite, le rôle et les missions du Fonds spécial pour la promotion des exportations. En rappelant l'éligibilité à ce fonds et les procédures à suivre, les orateurs parleront de la participation des opérateurs aux manifestations à l'étranger, telles que les foires ou les salons spécifiques, ou nationales pour la promotion du produit national. Ils ont souligné l'importance de l'accompagnement des investisseurs par les pouvoirs publics en axant sur le fait que "l'exportation hors hydrocarbures doit être une action permanente et non conjoncturelle". Un reproche que des universitaires ont toujours fait au pouvoir politique. En effet, ils ont toujours mis en exergue la nécessité d'une vision stratégique en vue de promouvoir les exportations hors hydrocarbures. C'est le cas notamment lors de la chute vertigineuse des prix du pétrole. Mais concrètement jamais menée à bout. Autre acteur, les douanes dont la représentante a eu à présenter, quant à elle, une communication relative au rôle et aux missions de l'institution dans la promotion des exportations. Elle a axé son intervention sur les règles d'exportation et les facilitations douanières accordées, ainsi que les allègements de procédures introduites dans le texte législatif. Autres communications : "L'exportabilité, excellence opérationnelle et innovation" et "Le rôle du port de Béjaïa dans les exportations hors hydrocarbures" ont été présentées par un opérateur privé et un cadre de l'entreprise portuaire. Le directeur de la Bourse d'Alger a évoqué, dans l'après-midi, le rapport de son institution au financement des entreprises. Il faut dire que certaines entreprises, à l'instar de Général Emballage, pour ne pas la citer, envisageraient de rentrer en Bourse. L'entrée en Bourse du leader en carton ondulé devrait inciter d'autres entreprises à faire le pas. Etaient présents également des responsables de l'association des banques et établissements financiers et de l'Anexal, qui ont eu à parler du dispositif réglementaire régissant le commerce extérieur. Et à ce propos, la présence de ces nouveaux acteurs à ce rendez-vous annuel semble avoir réconforté les opérateurs économiques que l'on a invité, en privé, à s'organiser pour gagner en compétitivité à l'international car les PME algériennes n'ont pas la taille critique pour se développer à ce niveau, d'où l'organisation en groupes ou en coopératives. Et d'inculquer aux chefs d'entreprise la culture entrepreneuriale. Autre problème : les propositions des opérateurs n'ont jamais été capitalisées ni par le pouvoir politique ni par les collectivités locales auxquelles on demande aujourd'hui de chercher de nouvelles sources de financement et de booster l'économie locale. Moussa Ouyougoute