"La rupture est un constat qui n'est pas venu comme ça. C'est un constat de terrain." Dans une rencontre avec Liberté à propos de la non-disponibilité de plusieurs médicaments, le président du Syndicat national des pharmaciens d'officine (Snapo), Messaoud Belambri, a déclaré que "la rupture est un constat qui n'est pas venu comme ça. C'est un constat de terrain. Le Snapo n'a jamais fait de politique par rapport à ce problème, nous ne sommes pas en train de faire de la politique ou d'exagérer le problème, il y a des ruptures constatées, des pharmaciens d'officine nous saisissent pratiquement, quotidiennement, de toutes les wilayas du pays, pour nous signaler de nombreux produits en rupture". Sans donner de chiffres, il a dressé un tableau global des produits touchés par ces ruptures, importés ou produits localement. Selon lui, la rupture touche, parmi la production locale, les antibiotiques injectables, la Pénicilline G, l'Amoxicilline et la Gentamycine, et de ce fait, a-t-il précisé, "les prescripteurs se rabattent sur des molécules plus puissantes et plus chères et qui sont aussi importantes, à l'exemple de la Céfazoline. Il y a aussi les anti-inflammatoires injectables, le Diclofenac, la vitamine B12, qui est un médicament indispensable, ce n'est pas un médicament de confort. Ces médicaments sont fabriqués par au moins deux à trois producteurs nationaux, mais leur manque se fait sentir ; pour certains médicaments comme la vitamine B12, depuis plusieurs années et non depuis plusieurs mois. Il y a aussi beaucoup de sirops antitussifs qui ne sont pas disponibles bien que fabriqués localement". M. Belambri fera savoir également que d'autres produits d'importation pour certaines maladies chroniques, qui ne sont pas substituables, sont touchés aussi par la rareté. "Il existe des médicaments qui touchent des malades très lourds comme les anti-inflammatoires, des antimitotiques à l'exemple de Cytotec qui, lui-même, est un générique important et qui n'est plus disponible depuis plusieurs mois ; le Syntocynon injectable qui est indispensable pratiquement pour toute opération d'accouchement, le Carbimazole qui touche les malades atteints de la thyroïde...", a-t-il ajouté. Poursuivant dans le même sens, il abordera le problème auxquel font face les diabétiques. Il s'agit des bandelettes réactives pour la mesure de la glycémie et le lecteur. "Ce sont deux produits liés ; pour chaque bandelette, il y a une marque de lecteur. Ces lecteurs ne sont, la plupart du temps, pas du tout disponibles. Pourtant, il existe 6 à 7 marques qui sont importées. Chaque bandelette est liée à sa propre marque de lecteur. À chaque renouvellement de prescription, nous sommes obligés d'adapter les malades sur de nouveaux lecteurs dont les bandelettes sont disponibles", a-t-il conclu. B. Nacer