Beaucoup de parents d'élèves sont contraints à placer leurs enfants dans ces établissements où des dérives peuvent avoir lieu, en l'absence d'un programme national unifié d'enseignement. Le ministère de l'Education nationale envisage, à terme, de contribuer à la fermeture des écoles coraniques destinées à accueillir les enfants du préscolaire, autrement dit âgés entre 4 et 5 ans. Le département de Nouria Benghabrit a, en effet, demandé à ses 48 directions de wilaya de procéder à un recensement de ces enfants pour tenter, par la suite, de les caser dans les écoles publiques dès la prochaine rentrée scolaire. Ce recensement doit se faire, selon la note de la ministre de l'Education nationale, en collaboration avec les directions des affaires religieuses des wilayas qui ont la charge de contrôler les mosquées. Et si le département de l'Education nationale rassure quant au déblocage des postes budgétaires nécessaires pour l'ouverture des classes de préscolaire dans les écoles publiques, afin, précise-t-on, de couvrir la demande en la matière, la question demeure entière pour ce qui est de la disponibilité des infrastructures pédagogiques à accueillir ces enfants. Le ministère n'est pas sans savoir que ce qui pousse beaucoup de parents à placer leurs enfants dans les écoles coraniques, c'est précisément le manque de classes destinées à cette catégorie d'élèves dans les écoles publiques surchargées. L'enseignement préscolaire, en vigueur depuis quelques années, devait, selon les promesses du département de l'Education nationale, être généralisé à tous les établissements du primaire. Mais, sur le terrain, de nombreuses écoles à l'échelle nationale, souffrant d'un manque en places pédagogiques et d'une forte pression de la demande, ne dispense pas d'enseignement préscolaire. Ce qui contraint beaucoup de parents d'élèves à placer leurs enfants dans les écoles coraniques où des dérives peuvent avoir lieu en l'absence d'un programme national unifié d'enseignement. Contrairement à l'école publique où les connaissances de base sur lesquelles doivent s'appuyer les programmes sont unifiées et précisées, les écoles coraniques, fonctionnant avec les moyens de base, ne sont pas soumises aux mêmes procédés de contrôle, de suivi et d'évaluation de l'enseignement, mais aussi des enseignants eux-mêmes qui ne sont pas toujours recrutés de façon rigoureuse. En sus, selon les constatations faites, les élèves des places préscolaires publiques et des écoles coraniques n'arrivent pas à l'entame de la première année primaire avec le même niveau. D'où l'intention du ministère de l'Education nationale de mettre fin à cette situation anarchique dans laquelle les enfants restent les premières victimes. C'est dans ce cadre, d'ailleurs, que des rencontres régionales avaient été organisées pour l'élaboration de conventions avec d'autres secteurs qui peuvent contribuer à la généralisation du préscolaire, tels que les affaires religieuses, la solidarité, l'intérieur et les collectivités locales, ainsi que le secteur privé. Mme Benghebrit a, d'ailleurs, rappelé jeudi au Conseil de la nation toute l'importance qu'elle accordait à cette question de l'enseignement préscolaire, à l'occasion de la présentation de la stratégie que compte suivre son département, afin d'endiguer la violence et la déperdition scolaires. Elle a, en effet, expliqué qu'il s'agit de lutter contre le redoublement scolaire, notamment à travers la prise en charge des difficultés rencontrées par l'élève, l'organisation d'examens de rattrapage pour les élèves ayant obtenu une moyenne de 9 et le développement du préscolaire et la révision des programmes actuels. H. Saïdani