À défaut de profiter de son déplacement à Béjaïa pour affronter le MOB local qui occupe la dernière place au classement général avec, à la clé, la plus mauvaise défense du championnat puisqu'il a déjà encaissé 29 buts en 19 matchs joués jusque-là, la JSK aura été humiliée comme elle ne l'a jamais été dans la capitale des Hammadites. Incapables de relever le défi face à une formation béjaouie déterminée à jouer son va-tout pour cultiver l'espoir de rester en Ligue 1 malgré la difficulté de la tâche et l'énorme retard enregistré durant ces derniers mois de crise et de disette, les Canaris auront affiché, une fois de plus, leur nette impuissance à réagir et tout au moins sauver les meubles avant que la maison kabyle ne prenne l'eau de toutes parts. Sérieusement contrarié par les absences du capitaine d'équipe et libéro Ali Rial et du buteur attitré El-Hadi Boulaouidat, tous deux blessés, le tandem technique Rahmouni-Moussouni aura changé considérablement l'échiquier kabyle en titularisant le jeune défenseur Guemroud sur le flanc droit et incorporé presque à la hâte le défenseur Saadi Redouani au cœur de la charnière centrale aux côtés du prétendu chevronné Koceila Berchiche, mais rien n'y fit, puisque tout le vaisseau kabyle chavira en seconde période pour couler avec armes et bagages en fin de match face aux coups de boutoir incessants des joueurs béjaouis qui s'en sont donné à cœur joie en plantant trois buts assassins comme à l'entraînement. Du coup, elle coule, elle coule la JSK, et rien ne semble pouvoir arrêter cette véritable descente aux enfers et ce au grand désappointement de ses milliers de supporters qui, décidément, ne savent plus à quel saint se vouer. Les semaines passent et les deux coachs Mourad Rahmouni et Fawzi Moussouni réalisent, au grand jour, l'ampleur des dégâts et la complexité de cette mission casse-cou qui risque de tourner à la tragédie, dans la mesure où la JSK, jadis club emblématique, est plus que jamais menacé de relégation. Le constat est amer, car une équipe qui ne gagne plus à domicile et prend, à chaque fois, de véritables raclées en déplacement ne peut être qu'un candidat potentiel au purgatoire. "Je suis sous le choc car, une fois de plus, nous sommes passés complètement à côté de la plaque, et j'avoue en toute sincérité que je n'ai pas de baguette magique pour tenter l'impossible", dira Rahmouni, l'air visiblement désabusé. "À défaut de réagir en urgence pour ramasser le maximum de points, nous collectionnons les mauvais résultats et je ne sis pas où peut nous mener cette véritable catastrophe", avoue, de son côté, Moussouni qui, lui aussi, aura pris un sérieux coup au moral. Et si toute la Kabylie est désormais sous le choc et vit carrément dans l'expectative, voilà que le drapeau rouge doit être désormais brandi par la direction du club kabyle qui n'a plus les moyens d'empêcher la dérive. Certes, avec trois matchs de retard dans leur tableau de bord, les Canaris ne sont pas encore mathématiquement condamnés à la rétrogradation, mais la réalité du terrain hante bien des esprits en Kabylie, et l'heure frise malheureusement la démission morale et la résignation. Face à un tel "tsunami" qui risque d'emporter tout un patrimoine sportif mais aussi identitaire, voilà qu'un ancien vice-président de la JSK, en l'occurrence Slimane Kerrouche, vient de lancer un véritable défi à son ancien ami, Mohand Chérif Hannachi, pour lui demander de lui transmettre les clés du club kabyle pour tenter de sauver la baraque. "En ces moments de situation critique, si le président Hannachi est d'accord, je suis prêt à prendre les destinées de la JSK et à donner plus de garanties à nos supporters pour d'éventuelles actions et un véritable plan de sauvetage pour maintenir la JSK en Ligue 1, tout cela pour l'intérêt suprême de la JSK", a lancé hier sur sa page facebook Slimane Kerrouche, qui ira même jusqu'à oser "tranquilliser Hannachi sur le plan de prise en charge des joueurs et d'autres actions impossibles à dévoiler pour le moment", et ce, en guise de cri d'alarme et de transmission de bouée de sauvetage. N'est-ce pas que le spectre de la relégation prend déjà des allures dramatiques, et il appartient certainement à tous les amoureux de la JS Kabylie d'unir leurs efforts pour sauver la mise avant que la messe ne soit dite ! Mohamed HAOUCHINE