Au quatrième jour de la grève de la faim, quatre étudiants ont été évacués, jeudi, vers le service des urgences du CHU Ibn-Badis, suite à la détérioration de leur état de santé, avons-nous constaté sur les lieux. En effet, déterminés plus que jamais à aller jusqu'au bout, les étudiants de médecine dentaire poursuivent toujours leur mouvement. Ces derniers ont tenu jeudi matin, un sit-in à l'intérieur du CHU Ibn-Badis, avant de sortir dans la rue. Une fois à l'extérieur, les étudiants se sont retrouvés face aux éléments de la brigade anti-émeute, où quelques échauffourées ont éclaté. "Nous sommes contre la violence, nous ne voulons ni casser ni faire de mal à qui que ce soit, nous voulons juste nos droits", nous-dit un étudiant. Et de poursuivre : "C'est une provocation de plus, pour nous faire taire et pour étouffer notre mouvement, mais nous n'allons pas céder, nous continuerons jusqu'au bout car c'est notre droit absolu". Par ailleurs, concernant une éventuelle année blanche, les étudiants sont catégoriques. Ils ne comptent pas céder à ce qu'ils qualifient de "menace". "Nous nous attendions à ça, c'est une menace qu'on nous ressort à chaque fois pour nous faire taire", affirment-ils. À Sétif, le mouvement de grève des étudiants va crescendo. En effet, ils ont entamé, jeudi, une grève de la faim en signe de solidarité avec leurs collègues des autres établissements du pays, à l'instar d'Annaba, Constantine, Tizi Ouzou, Oran, etc. Des tentes ont été installées, devant la faculté de médecine, avec une banderole sur laquelle on pouvait lire : "Médecine dentaire de Sétif en grève de la faim". "Nous allons passer la nuit ici et d'autres vont nous rejoindre. Cette action a été décidée pour soutenir nos camarades et pour faire entendre notre voix aux responsables de la tutelle qui font la sourde oreille", nous dira un représentant des étudiants. Et d'ajouter : "Nous demandons une réunion à laquelle seront conviés les représentants des différents ministères et directions concernés, à savoir le ministère de l'Enseignement supérieur, le ministère de la Santé et la Fonction publique pour trouver une solution à ce problème qui perdure et qui risque de compromettre l'année universitaire." Dans ce sens, les grévistes ont suivi avec beaucoup d'attention la réunion des doyens des facultés de médecine présidée par le secrétaire général du département de Tahar Hadjar. "Décréter une année blanche est une chose impossible car elle ne fera qu'empirer la situation", disent-ils. Et d'ajouter : "Il est encore tôt pour parler d'un calendrier de rattrapage tant que le mouvement de grève se poursuit. Il faut d'abord régler le problème et on est près à rattraper ce qui est perdu." À Annaba, les quatre étudiants en grève de la faim ont été rejoints par un cinquième qui se dit résolu à poursuivre le mouvement, vaille que vaille. Les grévistes de la faim, qui se plaignent de l'attitude arrogante de la vice-doyenne à leur égard, laquelle les aurait traités de perturbateurs, annoncent qu'un autre des 205 étudiants devrait les rejoindre ce matin, ce qui portera leur nombre à 6. Ils disent avoir pu, après un sit-in de plusieurs heures devant le siège de la wilaya, finalement, prendre langue, jeudi après-midi, avec le wali d'Annaba, en présence du DSP et du recteur de l'université pour lui exprimer leurs revendications. Le chef de l'exécutif, Youcef Cherfa, aurait promis de faire tout ce qu'il pourra, s'agissant notamment du problème des fauteuils dentaires, en proposant une convention avec les centres de santé, les polycliniques et une clinique dentaire appartenant à un privé. Ines BOUKHALFA/FAOUZI S./A. ALLIA