Résumé : Après avoir négocié avec le jeune homme, Farid revient à la somme initiale proposée. N'ayant plus aucun recours pour se dérober, le client devait revenir faire son versement le jour même. Farid est satisfait de sa journée. Il passe la main sur sa tempe et soupire d'aise. Il était intelligent ! Très intelligent même. Il avait de l'ordre dans les idées, et c'est ça qui le sauvait à chaque fois qu'il était au bord du gouffre. Peut-on appeler cela de la chance ? Il se met à rire. Rien ne vient sans rien dans ce monde. La chance ? C'est plutôt pour les plus faibles. Il termine de boire son café et s'allonge un moment sur le canapé. Sans s'en rendre compte, il sombre dans un profond sommeil. Quelques heures plus tard, des coups à la porte le réveillent en sursaut. Il ouvre les yeux et se redresse promptement, se demandant où il se trouvait. La nuit était tombée, et les lieux baignaient dans l'obscurité. Il se rappela soudain qu'il était dans son studio et qu'il attendait le jeune homme de l'après-midi. Il se lève et se hâte d'aller lui ouvrir. - Ah ! c'est toi ? - Oui. J'ai enfin pu trouver la somme que tu m'as demandée pour la location du studio. Farid sourit. -Tu vois. On dit bien que quand on veut, on peut. Une fois l'argent empoché et le jeune homme parti, il décroche son téléphone pour contacter Lamia. Mais la sonnerie retentira plusieurs fois dans le vide. Il raccroche en haussant les épaules. Peut-être s'était-elle rendue à une soirée ! Il rejoint son canapé et se rallonge en allumant une cigarette. Des idées se bousculaient dans sa tête. Devra-t-il faire visiter l'appartement à Karima ? Il secoue la tête en rejetant un nuage de fumée. Les femmes sont curieuses et imprévisibles. Ne découvrira-t-elle pas le pot aux roses un jour pour apprendre que c'est Houria, une malade, qui avait payé cet appartement rubis sur l'ongle ? - Bof !, se dit-il, le tout est à mon nom, que pourra-t-elle donc faire ? Par contre, si elle visite l'appartement, Karima voudra emménager tout de suite. Il en était certain. Mais comme il avait d'autres projets de ce côté-là aussi, il vaudrait peut-être mieux temporiser. La sonnerie du téléphone retentit. Farid se lève et décroche, mais le regrette aussitôt. C'était Houria. - Allô. Bonsoir, Farid. Enfin j'arrive à te joindre. Farid lève les yeux au ciel avant de répondre : - Oh, j'étais bien occupé, ma puce. Tu comprends, je n'ai pas encore réglé ma situation. - Oui. Justement, je t'appelle pour ça. Voilà, j'ai contacté mon amie, et elle en a touché un mot à son mari. Il va falloir qu'on lui remette une copie de ta convocation, et bien sûr tes coordonnées. D'après elle, il pourra intervenir en ta faveur. Farid pousse un soupir d'agacement. - Je ne peux rien te remettre pour le moment, Houria . - Pourquoi ? - Ma chère, je ne suis pas fou pour remettre ma convocation à un inconnu. Il ne fera de moi qu'une bouchée. - Mais non ! Mais non ! Ce sont des amis. Des amis de longue date qui veulent nous aider. (À suivre) Y. H.