Le ministère de l'Energie s'attelle à lancer l'appel d'offres se rapportant au mégaprojet solaire photovoltaïque de 4 025 MW. Il entend le faire, fin mars. L'annonce en a été faite vendredi 10 mars, à Washington par le P-DG de la Compagnie de l'engineering de l'électricité et du gaz (CEEG), Mohamed Arkab. Celui-ci, cité par l'Aps, s'exprimait en marge du forum Powering Africa Summit, un grand rendez-vous énergétique organisé dans la capitale américaine. Trois principaux éléments sont à retenir dans l'élaboration de cet appel d'offres. D'abord, Sonatrach participera à hauteur de 40% dans chaque société de projet, Sonelgaz et les entreprises publiques et privées nationales de 11%. Ensuite, l'implication du privé national dans le capital de chacune des sociétés de projet ne dépassera pas les 6%. Enfin, la répartition du capital social de chaque entreprise se fera conformément à la réglementation régissant l'investissement étranger qui accorde une prise de participation de 51% à l'investisseur national et 49% au partenaire étranger. Le gouvernement ne touchera pas ainsi au 51/49, y compris dans ce mégaprojet. Cet appel d'offres à investisseurs s'insère dans la nouvelle stratégie établie par le nouveau ministre de l'Energie qui veut donner de la consistance au renouvelable en y associant Sonatrach, comme cela se fait dans beaucoup de pays. La compagnie nationale aura de fait deux fers au feu ; outre les hydrocarbures, elle s'occupera aussi d'électricité. Difficile challenge ! Ceux qui défendent cette option estiment que Sonatrach, actionnaire important dans les sociétés de projet pour les entreprises privées algériennes, gagnerait à participer à ce projet qui lui permettrait de récupérer des volumes importants de gaz destinés à la production de l'électricité en les réorientant vers l'exportation. Le mégaprojet solaire photovoltaïque en question sera scindé en trois lots de 1 350 MW chacun. Il comprend deux parties, énergétique et industrielle, et prévoit la construction de plusieurs centrales dans les Hauts-Plateaux et le sud du pays où le potentiel solaire est important. Les centrales solaires seront implantées dans plusieurs wilayas comme Béchar, El-Oued, Ouargla, Biskra, Djelfa et M'sila. La capacité moyenne par centrale dépassera les 100 MW. Pour la partie industrielle du projet, il est prévu la construction d'une ou plusieurs usines de fabrication d'équipements et composants de centrales photovoltaïques. L'objectif étant d'asseoir une base industrielle dans le domaine du photovoltaïque. Evidemment, l'entrée en service de cet ambitieux projet va aider à réduire sensiblement la consommation du gaz utilisé dans la production d'électricité en Algérie. Dans la partie énergétique, le projet d'appel d'offres, présenté lors du Forum de Washington cité plus haut, prévoit la création de plusieurs sociétés chargées du financement, l'EPC, la mise en service des centrales solaires, ainsi que la commercialisation de l'électricité produite. Autres détails : les centrales solaires vont fonctionner le jour en alternance avec les centrales à gaz et permettre ainsi une importante économie d'énergie. Par ailleurs, les besoins d'endettement du projet énergétique doivent être assurés par un financement basé sur la seule rentabilité d'un projet. Le financement de chaque projet de centrale solaire sera assuré à 30% par les fonds propres des actionnaires et à 70% par emprunt bancaire. Youcef Salami