Résumé : Satisfait de lui, Farid quitte son studio et se met à marcher dans la rue. Il faisait frais et les gens s'empressaient de rentrer chez eux. À l'orée d'un café, son ami Mourad l'interpelle. Ce dernier lui révèle qu'il avait revu Lamia. Farid fronce les sourcils. - Lamia ? Tu l'as revue ? - Oui. Je la vois assez souvent. Il regarde son ami dans les yeux et demande : - Pourquoi voulais-tu la revoir, Farid ? Ce dernier hausse les épaules. - C'est une chic fille. Elle me faisait de la peine. - Tiens ! Tu mûris en dirait. Il rejette un nuage de fumée et poursuit : - Farid, je te connais assez, mon vieux, pour deviner les raisons d'une telle relation. Il écrase sa cigarette dans un cendrier. - Je ne veux pas que tu revoies cette fille. Tu ne trouves pas qu'elle est assez malheureuse comme ça ? - Non. Elle n'est pas du tout malheureuse à mon avis. C'est une fille encore jeune et surtout riche. - Ah, nous y voilà ! C'est donc son argent qui t'intéresse. - Et alors ? Pourquoi tu veux me mettre les bâtons dans les roues ? - Je veux protéger Lamia. C'est une fille très gentille. Elle est un peu naïve sur les bords aussi et tellement confiante en les gens. En somme, c'est le genre de femmes qu'on ne rencontre pas tous les jours. - Hum. Je vois. Et toi, tu n'as pas un petit penchant pour elle par hasard, Mourad ? - Pas un petit penchant. Plutôt une grande et profonde amitié. C'est pour cela que je tente de la protéger contre les mauvaises intentions. - Et tu veux la protéger de moi. Tu me prends donc pour un loup ? - Tu es plus qu'un loup, Farid. Tu es diabolique. Je ne veux pas regretter un jour de t'avoir présenté cette jeune fille. - Arrête donc, Mourad. Il est vrai que je suis quelqu'un de pourri, mais pas insensible au point de vouloir me payer la tête d'une handicapée. J'ai un cœur, moi aussi. - Tu en es sûr ? - Puisque je te le dis. J'ai revu Lamia pour la distraire un peu. Elle me fait de la peine, te dis-je. - Tu connais la peine, toi ! Mourad pousse un soupir et se lève, en brandissant un bras menaçant. - Je ne te le répéterai pas, Farid. Il est préférable pour toi de t'éloigner de cette fille. Farid le nargue. - Et si je ne veux pas m'éloigner d'elle ? Mourad se penche vers lui, l'œil sérieux. - Tu auras affaire à mes poings, Farid. N'oublie pas que je suis un ancien boxeur. Sur ce, il tourne les talons et s'en va. (À suivre) Y. H.