Le tribunal criminel de Guelma a jugé dernièrement une affaire de meurtre avec préméditation qui s'était déroulée en octobre 2013 à Bouchegouf (à 35 km de Guelma), et qui avait jeté émoi et consternation au sein de la population, sachant que les antagonistes étaient des policiers. La salle d'audience était pleine à craquer, car cette affaire avait défrayé la chronique locale et plusieurs versions avaient circulé quant aux mobiles de ce crime qui avait éclaboussé ce corps républicain. Selon l'arrêt de renvoi, jeudi 24 octobre 2013 vers 19h, le chef de la sûreté de daïra de Bouchegouf ramène à son domicile, à bord de son véhicule de marque Polo, son subalterne, A. A., âgé d'une quarantaine d'années. À la suite d'une altercation verbale, le ton était monté et le policier dégaine l'arme de service de son épouse, également policière, et tire à bout portant sur son supérieur hiérarchique qui est mortellement blessé au thorax, à l'abdomen et à la mâchoire. L'accusé rentre chez lui, fait sa toilette corporelle et vestimentaire et rend l'arme de service à son épouse. Quant à la victime, elle est prise en charge par des secouristes qui l'évacuent à l'EPH de Bouchegouf. Devant la gravité des blessures, notamment au niveau du poumon, elle sera transférée par hélicoptère à l'hôpital militaire de Constantine où elle décédera le 31 octobre dans la matinée. Le présumé assassin est appréhendé par ses collègues à qui il confiera qu'il avait lavé son honneur. Au cours du procès, les avocats de la partie civile s'attelèrent à charger l'accusé qui aurait gratuitement et mortellement blessé son chef hiérarchique, commissaire principal, et réfutèrent la thèse de A. A. Le représentant du ministère public rappela la gravité des faits et réclama la peine capitale à l'encontre de l'inculpé et 10 ans de prison ferme pour son épouse qui serait complice de ce meurtre. Les avocats de la défense ont rappelé que leur mandant qui cumule 18 ans de service dans les rangs de la DGSN était victime du terrorisme puisqu'il avait essuyé 8 balles et sa première épouse était morte sous ses yeux ! Ils demandent les circonstances atténuantes à cet homme qui avait tenu à laver son honneur et qui détient des preuves du harcèlement subi par son épouse de la part du commissaire de police (nombreux appels téléphoniques sur le portable). Après délibérations du jury, le président du tribunal accorde les circonstances atténuantes et prononce le verdict : réclusion à perpétuité pour A. A. et relaxe de son épouse. Hamid BAALI