L'ancien président de la FAF Mouldi Aïssaoui dénonce avec véhémence le coup de force du MJS en imposant son candidat pour les élections électives de la FAF. Pour l'ancien ministre de la Jeunesse et des Sports, le règlement a été piétiné pour baliser la route à un seul candidat et la démarche prônée par les pouvoirs publics "est suspecte, manquant de transparence pour mettre les acteurs du football devant le fait accompli". "J'ai suivi, avec beaucoup de tristesse et de stupeur, la manière avec laquelle on piétine sans scrupules les règlements et les statuts régissant la FAF. Ne parlons plus du président sortant qui a déjà montré la voie quant au non-respect des procédures et de l'application viciée des statuts. Maintenant, c'est plus grave, c'est le MJS qui s'implique, non pour remettre les choses sur les rails, comme il le laisse entendre, mais pour rajouter de la confusion au désordre. Or, ce dont a besoin notre football, c'est du bon sens, de la sérénité et d'un rassemblement vrai et sincère, construit autour d'une vision partagée, avec un CAP garantissant le retour à une confiance constructive et responsable. Cela ne peut pas advenir dans la précipitation et les faux calculs. La précipitation avec laquelle on veut clore la mandature précédente ressemble fort à un élan de conquête agressive, de volonté d'exclusion, de monopole, remplacer l'un par l'autre, réduire toute velléité, démocratique pour les acteurs de football. Restez mineurs, on décide pour vous", explique l'ancien joueur de l'USM Alger qui ne se reconnaît pas dans ce qui se trame. "Je me sens appartenir à cette famille de football, celle des valeurs profondes, l'amitié, le goût de l'effort, la solidarité, le fair-play, l'élégance, le respect mutuel ; l'esprit du sport veut dire beaucoup de choses à transmettre à la société et à notre jeunesse, la joie, le partage, la fierté et la modestie, le courage, la souffrance et le sentiment sain du devoir accompli, l'honneur et la fraternité. C'est un peu pour cela que je m'exprime, pour dénoncer le diktat imposé à la commission électorale, l'obligeant sous la pression avérée à changer de décision". Et d'enchaîner : "Personne n'ignore que le 13 mars 2017, cette commission électorale issue de l'AGO du 27/02/2017 était composée de plusieurs membres. De plus, il est précisé que le présent PV de réunion tient lieu de convocation de l'AGE. N'en déplaise à certains médias, je pense qu'on ne règle pas des problèmes en créant d'autres problèmes. En insistant dans la précipitation et en dépit de ce que prévoient les statuts et le code électoral qui précise que la commission électorale est responsable de l'ensemble des tâches relatives à l'organisation, à la supervision de l'AGE". Mouldi Aïssaoui a tenu à rappeler les articles dont les dispositions générales du code électoral, relatives aux manquements : * article1 : est considéré comme violation grave (article 13 des statuts de la Fifa), la non-application des principes du code. Les conséquences sont stipulées dans l'article 55 des statuts de la Fifa ; * article2 : la Fifa a le droit d'intervenir à tout moment dans la procédure électorale pour contrôler la conformité et vérifier le respect du code et des statuts Fifa ; * article 3 : la Fifa peut suspendre ou annuler la procédure électorale ; * article 7 : les membres de la commission doivent observer la stricte impartialité. "Je ne comprends pas cet empressement de la tutelle à vouloir liquider l'affaire" "J'ai moi-même attiré l'attention des membres de la commission électorale sur la nécessité de respecter le code électoral type Fifa, à travers deux correspondances. Tout cela pour dire que je ne comprends pas cet empressement de la tutelle à vouloir ‘liquider l'affaire'", fait-il savoir. Pour l'ancien MJS : "Au contraire, c'est une excellente occasion pour mettre à plat toute la situation de notre football et profiter d'une halte pour redéfinir notre vision sur ce sport, sa gestion, son développement, ses problèmes innombrables et complexes et s'entendre sur un ensemble de priorités, à court, moyen, et long terme" et d'enchaîner : "Les pressions qui ont été exercées sur les membres de la commission, réunis sans leur président, ne peuvent s'apprécier que négativement. Et pour moi, les conclusions issues de cette réunion sont illégales et enjambent toute la réglementation, particulièrement celle du code électoral, et nous exposent directement à l'intervention et la suspension de la part de la Fifa. La présence effective du DG des sports du MJS au niveau de la fédération, le 15 mars 2017, montre bien que celui-ci n'était pas venu saluer ses copains. En conclusion, je dénonce ce diktat, ce non-respect des autres, cette volonté d'exclusion manifeste et je ne parle pas pour moi". Aïssaoui est allé plus loin. "Je me suis présenté au niveau de la FAF ce vendredi 17 mars, dernier jour fixé, pour m'enquérir des causes du rejet, j'ai été surpris par l'absence de toute la commission et du SG de la fédération. Je précise que je ne solliciterai aucun recours tant qu'on n'est pas revenu aux conclusions du premier communiqué de la commission électorale. Il est important de souligner qu'il est clairement indiqué dans le code électoral et les statuts que les candidatures doivent être transmises(XXX)= 30 jours avant l'AGE. Donc toutes les candidatures sont hors délais à la date du 17/03/2017, date de clôture arrêtée actuellement", conclut le communiqué. Synthèse Nazim T.