Dans la carrière d'un footballeur, il y a de ces matchs qui vous marquent à vie ! Et le jeune défenseur de la JS Kabylie, Sofiane Tizi-Bouali se souviendra certainement de cette fameuse soirée du 18 mars 2017 où il aura réussi de fort belle manière son baptême de feu africain contre la coriace formation de l'Etoile du Congo. Outre la précieuse qualification pour le prochain tour de la Coupe de la CAF qui fut scellée à la toute dernière minute sur un coup franc rageur en pleine lucarne du buteur providentiel Hadi Boulaouidat (90'), il faut bien admettre que les milliers de supporters kabyles n'avaient d'yeux que pour ce jeune défenseur axial qui remplaça, au pied levé, le libéro habituel et capitaine d'équipe Ali Rial suspendu en la circonstance alors que son bras droit Berchiche encore convalescent fut contraint au banc de touche, et qui fut finalement crédité d'un match tout simplement époustouflant. Aligné au cœur de la défense kabyle aux côtés d'un autre jeune défenseur, en l'occurrence Saâdi Redouani, Sofiane Tizi-Bouali aura épaté le grand public avec son gabarit impressionnant, son sens du placement, son football mesuré, sa fougue juvénile et surtout sa relance instantanée. Mieux encore, il n'hésita pas à prêter main-forte à ses coéquipiers à chaque occasion propice, lui qui eut même le toupet de signer la première occasion de but de la JSK dès la première minute de jeu au prix d'une belle reprise de la tête dans les six yards adverses qui faillit faire mouche. "Le mérite revient à toute l'équipe qui a bien maîtrisé la rencontre et ne s'est jamais découragée jusqu'à la victoire finale" s'est contenté de dire en fin de match Tizi-Bouali. C'est que ce jeune gaillard ne s'attendait certainement pas à faire son entrée sur la scène africaine, lui qui n'a pas été souvent convoqué jusque-là en équipe-fanion et qui se contenta d'un statut de remplaçant à chaque fois qu'on a bien voulu penser à lui alors que Kamel Mouassa l'avait déjà aligné durant l'intersaison en match amical en Tunisie. Et en l'absence du duo Rial-Berchiche, le staff technique kabyle composé du tandem Rahmouni-Moussouni n'a pas hésité à aligner une défense inédite avec la paire Redouani-Tizi-Bouali qui composait pour la première fois la charnière centrale kabyle tout en décidant l'incorporation de cet autre jeune talent Mohamed Guemroud sur le couloir droit en première mi-temps puis reversé sur le flanc gauche après la sortie de l'excellent Ferhani et la rentrée de Berchiche dès la 46' de jeu. En fait le choix plutôt risqué du staff technique de la JSK s'est avéré payant puisque la défense kabyle a fonctionné à merveille à un tel point que le gardien international Malik Asselah aura vécu une soirée des plus tranquilles encore que la formation congolaise s'était contentée durant toute la partie de se cantonner massivement en défense pour attendre éventuellement la fameuse série de tirs au but mais en vain. "Personnellement, je ne suis pas étonné par la bonne prestation de Tizi-Bouali car c'est un jeune défenseur qui a du talent et beaucoup d'ambition et je peux vous dire qu'il y a de bons jeunes au sein de la JSK qui doivent constituer l'avenir du club pour peu qu'on leur fasse confiance et qu'on les encourage tel qu'il se doit" dira Mourad Rahmouni qui doit certainement se souvenir de ses débuts à la JSK au milieu des années 80 en tant que jeune défenseur venu de l'USM El-Harrach et lancé dans le bain à l'époque par le tandem Khalef-Zywotko. Né le 14 décembre 1997, Sofiane Tizi-Bouali fait encore partie de la catégorie des U20, lui qui est un défenseur polyvalent comme Redouani et Guemroud et qui eut d'ailleurs le mérite d'être sélectionné l'an dernier en équipe nationale des U20 sous la houlette de Mohamed Mekhazni et qui semble bien parti pour réussir une carrière des plus prometteuses. Et si la JSK a éprouvé bien du bonheur, ces dernières années, à lancer dans le bain des jeunes produits du cru comme Raiah et Aiboud mais aussi Lamhene, Ferguène et autres Ihadjadène partis sous d'autres cieux, la pâte existe encore au sein du club kabyle où de "jeunes loups" comme Tafni, Oukaci, Mesbahi et autres Benabou ont du talent et du culot à revendre pour peu qu'on leur fasse confiance au lieu de se lancer aveuglément dans un recrutement "extra-muros" souvent convié à l'échec durant ces dernières années ! M. H.