Le ministre de la Jeunesse et des Sports ne s'embarrasse plus de protocole pour imposer son candidat aux élections de la FAF, Kheireddine Zetchi. Après avoir foulé aux pieds le règlement intérieur et le code électoral de la FAF, le ministère de tutelle (dirigiste serait le mot juste) débusque la presse des travaux de l'assemblée générale élective prévue ce matin au centre CTN de Sidi Moussa sous le signe "cachez-moi cette cooptation que les autres ne doivent pas voir". La velléité de s'offrir un scrutin sur mesure loin des yeux inquisiteurs des journalistes y est donc évidente. Jamais, du reste, dans les annales du football algérien, une élection fafienne n'a eu lieu en l'absence de la presse. L'autoritarisme du MJS n'a jamais été aussi criant. Dernier acte de cette forfaiture, facilitée certes par la résignation des membres de la commission électorale de la FAF (à l'exception de son véritable président Ali Baâmeur), le piétinement du principe de séparation des pouvoirs pourtant interdit par l'article 1 de ce code et même par la Constitution du pays. "Les principes démocratiques doivent être respectés, tout comme ceux de la séparation des pouvoirs et de transparence", stipule l'article 1 du code disciplinaire. Or, dans les deux communiqués parus récemment sur le site de la FAF, l'on remarque que Hacen Hamar fait partie de la commission qui a traité les candidatures et de celle qui a traité les recours, les signatures des deux communiqués faisant foi. Auparavant, la commission a passé outre une entorse au code électoral, déjà rectifiée par Ali Baâmeur, à savoir que le délai entre les deux AG, ordinaire et élective, doit être de 60 jours. "Les élections de la FAF sont organisées par la commission électorale conformément au code électoral de la FAF et des statuts de la FAF. Les élections de la FAF auront lieu soixante (60) jours après la date de la tenue de l'assemblée générale ordinaire de fin de mandat", indique l'article 9 du code électoral. En outre, le même article 9 du code électoral stipule clairement que "les dossiers des candidatures doivent être envoyés par e-mail ou déposés trente jours avant la date prévue pour la tenue des élections de la FAF". Or ces dossiers ont été déposés à la date limite du dépôt des dossiers fixée par la commission électorale, c'est-à-dire le 11 mars, au moment où le scrutin est prévu pour le 20 mars, soit seulement 9 jours avant. L'article 9 précise que "la liste définitive des candidats retenue doit être rendue publique sur le site de la FAF et par voie de presse et envoyée à tous les membres de l'assemblée générale concernés au minimum quinze jours avant la date prévue pour la tenue des élections de la FAF". Sachant que les élections auront lieu le 20 mars (aujourd'hui), cela nous donne à peine deux jours d'intervalle. C'est une mascarade. Comment les membres de l'AG pouvaient-ils raisonnablement apprécier le programme des candidats en l'espace de 48 heures ? Mercredi dernier, lors de la réunion de la commission électorale, Djebab Abdelmadjd, directeur central au MJS, était bel et bien présent, ce qui est une autre transgression flagrante des statuts de la FAF. "L'ingérence sous quelque forme que ce soit dans la procédure électorale ou dans la composition de l'organe électif de l'AG de la FAF est interdite", stipule clairement l'article 2 du code électoral de la FAF. Inéluctablement, aujourd'hui au milieu de la futaie de Sidi Mouassa d'autres viols du code électoral seront commis au nom "du respect et de l'application stricts des lois de la République algérienne démocratique et populaire", dixit El-Hadi Ould Ali. L'illégalité, n'est-ce pas, va souvent de pair avec le huis clos ! La légitimité dont se prévalait le candidat Zetchi en prend irrémédiablement un sacré coup. S. L.