La série d'interdictions de conférences et rencontres d'abord à Béjaïa et ensuite à Tizi Ouzou a fait réagir le Café littéraire de Béjaïa. Il a, en effet, rendu publique une déclaration dans laquelle il explique que cette série d'interdictions montre la ferme volonté du pouvoir en place de réduire à sa portion congrue tout espace de libre expression en Algérie. "Nous déduisons par-là que ce qui dérange le plus les tenants de l'autoritarisme, ce sont les rencontres entre l'intellectuel et son public". Les animateurs du Café littéraire de Béjaïa n'ont pas manqué de s'interroger sur le silence, qualifié d'intriguant, des écrivains, des artistes, mais aussi des partis politiques "s'égosillant à se réclamer du camp démocratique". Plus encore, ils s'interrogent : "Où sont les défenseurs autoproclamés des droits et libertés ? Pourquoi ces interdictions ne sont-elles pas suivies de réactions à la mesure de leur haute gravité ?" Pour les animateurs du Café littéraire, le devoir de chacun est d'abord de manifester sa réelle solidarité avec toute initiative citoyenne victime d'oppression. Toute entrave à la liberté d'expression, de réunion et de manifestation doit être aussi vigoureusement dénoncée. "La société civile ne doit en aucun cas se soumettre au diktat de ceux qui veulent nous gouverner par la peur et la répression. Le déverrouillage des espaces d'expression est l'objectif majeur qui doit inspirer les mobilisations citoyennes unitaires à venir." M. Ouyougoute