Le Café Littéraire de Béjaïa fête son deuxième anniversaire. Laborieusement mis en place par des journalistes, des universitaires, ou tout simplement des autodidactes pertinemment imprégnés du fait littéraire, celui-ci a failli ne pas être. Il aurait fait les frais, comme décrié dans la déclaration distribuée lors de la dernière rencontre organisée au TRB, «de sournoises tentatives d'interdiction de ses activités». Une expression libre, échappant au contrôle, serait mal vue. Bravant la houle, les navigateurs du club n'ont «d'autres choix que de poursuivre l'aventure avec peu de moyens, une poignée d'amis sincères et désintéressés, mais avec une volonté d'airain». Ce club qui se revendique comme un espace d'échange, de libre débat, dont l'essentiel de l'effort va à l'essor du livre et de son corollaire, la lecture, est allé vers son destin : provoquer «une reculade des adversaires de la pratique culturelle autonome». Le Café Littéraire peut dresser fièrement son bilan. Le cycle soutenu de rencontres avec des chevaliers de la plume de la région et d'Algérie, la fidélité d'initiés et le nombre en évolution du public, attestent du chemin parcouru. L'écho produit auprès des lecteurs, des écrivains motivent la projection prochaine d'un bulletin littéraire mensuel, Libre Voix. Les animateurs du Café Littéraire, relativisant leur expérience, exhortent les artistes et les gens de lettres à s'impliquer durablement avec plus d'initiatives, notamment en s'organisant pareillement dans des Cafés Littéraires, des Cafés Cinéma, des Cafés Théâtres, leur permettant sans embrigadement de rencontrer le public, de débattre avec lui pour «insuffler un réel dynamisme culturel» dans notre société.