La carte criminelle a vite évolué en Algérie, à tel point que les nouvelles formes de menaces, tant internes qu'externes, inquiètent les autorités sécuritaires du pays. Hier, le commandant de la Gendarmerie nationale (GN), le général-major Menad Nouba, a exhorté les six commandants régionaux (CR), les 48 commandants de groupements, les responsables des groupements des gardes-frontières (GGF) et d'intervention (GIR), mais aussi ses états-majors, "à redoubler de vigilance pour faire face aux menaces qui pèsent lourdement sur l'Algérie". À l'issue du séminaire intitulé "le partage des expériences et l'intégration de nouvelles approches opérationnelles" qui s'est déroulé à Cheraga, Menad Nouba a indiqué "la situation qui prévaut chez les pays voisins, comme la Libye, et toute la région du Sahel, a favorisé la montée en puissance de groupes terroristes, du crime transfrontalier et des réseaux de passeurs d'immigrés clandestins. Cette situation a créé une anarchie et s'est répercutée sur l'Algérie, qui, fort malheureusement, est devenue la cible à partir de l'étranger, mais aussi à l'intérieur du pays où des sectes et des groupuscules tentent de déstabiliser le pays et de créer un climat de tension et d'anarchie. Nos frontières sont, désormais, ciblés par des réseaux criminels". Evoquant le rendez-vous électoral du mois de mai prochain, le patron de la GN a révélé que "des groupes identifiés tentent de semer l'anarchie au nom de la religion et de l'identité. Il s'agit de courants subversifs qui tentent, eux aussi, de déstabiliser le pays en prêtant une assistance absolue à certains pays étrangers, tous des ennemis de l'Algérie, et en diffusant à l'échelle nationale des idées à même de semer la division, le racisme et le désordre. Ces mouvements sont appuyés par certains médias et usent de nouvelles technologies de l'information pour arriver à leurs fins". Estimant que "des courants politiques dévastateurs tentent d'exploiter la situation socioéconomique qui prévaut en Algérie, notamment l'accès au logement et à l'emploi, pour porter atteinte à la stabilité du pays", Menad Nouba a affirmé que "la Gendarmerie nationale prend très au sérieux ces menaces. Il s'agit, pour nous, d'un nouveau défi majeur". Sur un autre plan, Menad Nouba a exhorté ses états-majors à mettre le cap sur le renseignement opérationnel pour mettre hors d'état de nuire les réseaux criminels, notamment ceux spécialisés dans le trafic de drogue et le blanchiment d'argent, les kidnappings, les vols caractérisés et le cybercrime. "Nos ressources humaines ont connu une ascension tant quantitative que qualitative. Nous avons mis beaucoup de moyens et nous avons renforcé nos unités, notamment au niveau des GGF. Aujourd'hui, instruction est donnée pour l'obligation des résultats, la résolution rapide des affaires criminelles et des délits, avec le respect des horaires de réception des citoyens et la notion des droits de l'Homme", a encore développé Menad Nouba. L'orateur mettra également l'accent sur "la nécessité d'occuper le terrain, avec des actions préventives, mais aussi répressives quand il s'agit de faire respecter la loi. Nous devons également développer des actions de proximité et aller vers le citoyen pour le rassurer".Enfin, le patron de la GN a appelé les gendarmes à observer les règles d'éthique et de déontologie. "Il y va de la crédibilité de l'institution et du respect de la profession. J'insiste : il faut respecter les horaires de réception des citoyens. Nous sommes des auxiliaires de justice et nous devons mettre l'intérêt du justiciable au-dessus de toute considération", conclut Menad Nouba. FARID BELGACEM