Pour Ould Abbes, qui a fui les questions liées aux scandales qui secouent le parti, les prochaines législatives vont ouvrir la voie à la présidentielle de 2019. La rencontre régionale ayant regroupé, avant-hier, à Aïn Témouchent, les candidats têtes de liste pour les prochaines élections législatives du 4 mai, représentant douze wilayas de l'ouest du pays, ainsi que les membres du bureau politique autour du Dr Djamel Ould Abbes, secrétaire général du FLN, a laissé tout le monde sur sa faim. Et pour cause, le patron de l'ex-parti unique a évité, sciemment, d'aborder les sujets qui fâchent et qui font l'actualité, s'agissant des affaires qui ont éclaboussé le parti au pouvoir et, par ricochet, celle concernant l'échéance électorale. Qu'il s'agisse de l'accusation portée sur son fils qui aurait été surpris en possession d'une grosse somme d'argent et de dossiers de candidats, celle de la députée Salima Othmani, membre du BP sur une affaire de pots-de-vin ou encore sur les pressions dont aurait fait l'objet sa famille, Djamel Ould Abbes a préféré fuir les questions embarrassantes des journalistes. ‘‘Je suis en train d'examiner le règlement intérieur et le statut du parti et je vous donne les informations après 24 heures. Jusqu'à l'heure, il n'y a aucune décision qui a été prise. Demain, dans l'après-midi, je vous donne la réponse'', s'est-il contenté de répondre à l'issue de cette rencontre à propos, notamment, de Salima Othmani. D'ailleurs, le choix de la ville d'Aïn Témouchent pour tenir ce conclave n'est pas fortuit. Il répond à une stratégie bien définie, puisque la ville dont il est originaire lui est totalement acquise, et représente un soutien qu'il est venu chercher pour faire face aux tirs croisés et repousser toute tentative d'une chute que réclament tous ses détracteurs. D'ailleurs, tout au long de son intervention qui a duré 45 minutes, le SG du FLN n'a cessé de marteler, qu'il a choisi Aïn Témouchent parce que c'est la ville de ses origines et celles du président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Pour ceux qui ont critiqué les listes des candidats, qualifiant certains, d'illettrés, Ould Abbes a répondu qu'il assume ses choix même s'il a laissé entendre que les mouhafedhs ont été associés à cette opération. ‘‘Je suis le premier responsable de la confection de ces listes. Si on gagne c'est vous et si on perd c'est moi'', a-t-il déclaré tout en rappelant les critères retenus, dont la fidélité au président de la République, à son programme et au parti. Car pour lui ‘‘il y a des militants authentiques" et ceux de ‘‘pacotille et des opportunistes qui veulent se faufiler dans les rangs du FLN et auxquels on a barré la route'', a-t-il ironisé, précisant que 70% des candidats retenus sont des universitaires et que sur les 218 députés sortants, 74 sont candidats aux prochaines législatives alors que sur les 500 membres du comité central 119 se présenteront aux élections ainsi que 37 mouhafedhs sur les 42. Pour lui, l'échéance du 4 mai constitue une étape particulière et historique pour l'élection présidentielle de 2019. Chiffres à l'appui, il a saisi cette occasion pour rappeler les réalisations durant les quatre mandats du président de la République. Comme quoi, le programme du FLN c'est celui du Président. Avant de clôturer son intervention, le Dr Djamel Ould Abbes a appelé les candidats à être vigilants et à occuper le terrain par le travail de proximité. ‘‘Il faudra mettre en avant le capital réalisation du président Bouteflika, un acquis du parti de l'Etat et parti au pouvoir. Je vous conseille d'être vigilants. Soyez offensifs, pas agressifs'', a-t-il conclu. M. LARADJ