La Birmanie a rejeté, hier, la décision de l'ONU d'envoyer une mission d'enquête sur les récentes exactions contre la minorité musulmane des Rohingyas imputées à l'armée, affirmant que cela ne ferait qu'attiser le conflit. Le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU, basé à Genève (Suisse), a créé, vendredi, une mission internationale indépendante qu'il veut envoyer au plus vite en Birmanie pour enquêter sur ces exactions. Traités comme des étrangers en Birmanie, un pays à plus de 90% de bouddhistes, les Rohingyas sont apatrides même si certains vivent dans le pays depuis des générations. L'armée birmane avait lancé le 10 octobre une offensive d'envergure dans l'Etat de Rakhine (Ouest) où vivent les Rohingyas, après des raids meurtriers de groupes armés contre des postes-frontières. Cette campagne de plusieurs mois a abouti, selon le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme, à un nettoyage ethnique et très probablement à des crimes contre l'humanité.