Ces pays ont réduit de seulement 50 à 60% la baisse de leur production prévue par l'accord de Vienne. Le comité ministériel, composé de pays pétroliers membres et non-membres de l'Opep, s'est réuni hier au Koweït. L'organe a présenté un rapport technique sur le degré d'application de l'accord signé le 10 décembre 2016 et entré en vigueur le 1er janvier dernier, entre les treize pays Opep et onze pays non-Opep. Et, il en ressort que les pays non-Opep n'ont pas respecté convenablement les engagements pris dans le cadre de cet arrangement. Essam al-Marzouk, ministre koweïtien du Pétrole, lors d'une conférence de presse au terme de la réunion, a révélé que l'Opep respectait, début mars, à 100% ses engagements, mais que les non-Opep les respectaient à 50-60%. Dans une déclaration faite, hier, également, le ministre de l'Energie, Noureddine Boutarfa, a avancé, lui, que les non-Opep les remplissaient à 40%. Les onze pays partenaires de l'organisation pétrolière pèchent ainsi par manque de discipline. Et l'accord du 10 décembre dernier risque d'en pâtir, à la grande déception des petits producteurs, mais à la grande joie des producteurs américains de schiste. Le comité ministériel se montre, toutefois, optimiste, se gardant de tirer des conclusions hâtives. Il préfère plutôt se concentrer sur le positif, exprimant ainsi sa satisfaction pour le respect des accords sur les réductions de l'offre pétrolière. Dans son communiqué final, il se déclare satisfait des progrès réalisés pour un total respect des ajustements volontaires de la production et exhorte tous les pays participants à agir pour parvenir à un respect à 100% des réductions décidées l'an dernier. L'objectif de ces réductions est de favoriser une remontée des cours qui ont fortement chuté depuis la mi-2014. L'on s'en souvient, après une série de réunions formelles et informelles, l'Opep a pris, fin novembre 2016, l'engagement de réduire pendant six mois, à partir du 1er janvier dernier, sa production de 1,2 million de barils/jour (mbj). En décembre, des producteurs non-membres de l'Opep, conduits par la Russie, se sont, eux, engagés à une baisse de production de 558 000 barils/jour. Le communiqué indique qu'en février, ces pays ont respecté à 94% leurs engagements, en hausse de 8% par rapport à janvier. Le respect par les pays de l'Opep de leurs engagements a été de 106% et celui des producteurs non-membres de l'organisation d'environ 65%. Le comité ministériel a, par ailleurs, étudié la possibilité de prolonger les réductions pour six mois supplémentaires. Il a demandé à sa commission technique de coopérer avec le secrétariat général de l'Opep pour examiner les conditions du marché pétrolier et de lui faire un rapport lors de sa prochaine réunion en avril. Le comité délibérera avant de soumettre ses recommandations aux pays engagés par les réductions, selon le communiqué. L'Algérie, par la voix de son ministre de l'Energie, a souhaité que l'accord en question soit prorogé de trois à quatre mois. Encore faut-il que l'ensemble des pays, les non-Opep compris, y soient favorables. Les marchés pétroliers, qui scrutaient l'horizon koweitien, vont réagir, aujourd'hui, aux résultats de la réunion du comité ministériel cité plus haut. Vendredi dernier, les cours du pétrole ont légèrement avancé à New York sur un marché évitant de prendre des risques avant un week-end marqué justement par cette rencontre, dans la capitale koweïtienne. Le prix du baril de light sweet crude (WTI), référence américaine du brut, a gagné 27 cents à 47,97 dollars sur le contrat pour livraison en mai au New York Mercantile Exchange (Nymex). Le Brent s'est établi à 50,97 dollars. Youcef Salami