Pour un retour à Oran, ce fut vraiment un retour gagnant. Même bien plus. Treize “piges” que le vert de l'Equipe nationale ne s'était pas conjugué au vert de Zabana. Il fallait bien fêter ces retrouvailles ! Et, entre une équipe nationale à la recherche de l'indispensable soutien populaire et un “peuple” oranais attaché aux valeurs footballistiques nationales, l'entente ne pouvait qu'être “passionnelle”. Comme l'ont si bien démontré les quelque 50 000 spectateurs entassés dans un Zabana archicomble, presque quatre heures avant le coup d'envoi. Comme auraient pu le prouver aussi les autres dizaines de milliers de supporters, restées à l'extérieur de l'enceinte de l'ex-19-Juin, et qui, “verts” de rage de ne pouvoir “imiter” les chanceux spectateurs, se sont adonnés à maintes reprises au traditionnel et vilain jeu du chat et à la souris avec les éléments de la Sûreté nationale, qui ont eu bien du mal à tenir en respect cette immense et impressionnante marée humaine. Au vu des quelques jets de pierres et de visages ensanglantés des inévitables victimes de ce genre de regroupements populaires, l'on s'est même mis à craindre le pire. D'autant plus qu'il y avait presque le double de ce que peut contenir Zabana Stadium. Aux abords du stade, des billets et... “faux billets” en main circulaient. Fort heureusement, rien de vraiment grave n'a été signalé grâce en grande partie à la salvatrice mobilisation du service d'ordre. Un public en “or massif” À l'intérieur du stade, c'était vraiment la folie. Une ferveur populaire telle que l'on n'en avait pas vue à Oran depuis bien longtemps. Un public extraordinaire tout acquis à la cause... nationale. Les supporters, dont une bonne partie est arrivée le matin au stade en provenance de tout l'Ouest algérien, en ont d'ailleurs profité pour offrir, à toute une nation de football qui les suivait via le petit écran, de superbes facettes et autres tableaux en... rouge, vert et blanc. Les joueurs de l'EN, qui ont fait leur apparition pour “tâter” le terrain, ont ainsi eu droit à un accueil tout simplement triomphal. L'heure n'affichait pourtant que 17h18. Les sifflets qui accompagnèrent chaque fait et geste des Rwandais, la “reconnaissance spéciale” à laquelle eut droit le chouchou oranais Daoud Sofiane et l'émotion née de la reprise en chœur de l'hymne national par un Zabana “drapé” algérien n'ont ensuite été que des préludes à une soirée où le football ne s'est pas vraiment montré, sur le terrain, sous son meilleur... soir. Qu'importe, dans la mesure où il y avait un certain Mansour Boutabout qui, muet en sélection depuis bien longtemps, a fait parler la poudre. C'était suffisant sur un plan strictement mathématique. C'était également suffisant pour le bonheur des Verts. Mais c'était surtout suffisant pour que les supporters présents le dimanche soir, soir de “fiesta”, à assourdir, à coups de klaxons et de chants nationaux, El-Bahia, qu'ils ont sillonnée jusque tard dans la nuit. Oran a ainsi fêté à sa manière “son” équipe nationale. Bensekrane gagne son pari Un pari osé au départ, mais qui a finalement été admirablement relevé par ceux qui président aux destinées du football au niveau de la wilaya d'Oran, à leur tête Hadj Ahmed Bensekrane. Ayant à coup sûr tiré les enseignements de ce que fut, côté organisationnel, le derby MCO-ASMO en Coupe d'Algérie, les responsables locaux ont, tout au long de la semaine qui vient de s'écouler, mis les petits plats dans les grands, faisant du séjour de l'EN à Oran une occasion de prouver qu'ils étaient capables d'organiser de tels événements. Les portes du stade se sont ouvertes à 11 heures du matin, autrement dit huit heures avant l'heure H. Il est à noter aussi la très bonne organisation au niveau de la tribune d'honneur, où il y avait du beau monde aux côtés de MM. Abdelaziz Ziari et Joseph Ibinisa, MJS de leurs pays respectifs, ainsi que les satisfaisantes conditions de travail dans une cabine de presse judicieusement aménagée cette fois-ci, autant de “bons points” à mettre à l'honneur des dirigeants oranais. Vu le peu de temps mis à leur disposition après le huitième de finale de la coupe qui s'est joué le 14 mars, et la rencontre de dimanche soir, autrement dit moins de quinze jours et les énormes progrès constatés au niveau de l'organisation, il y a fort à parier que les hommes de Bensekrane sauront et pourront faire de la prochaine escale des Verts à Oran une raison supplémentaire pour que la seconde ville du pays n'attende pas... presque treize longues années pour revoir “son” équipe nationale. L'éternel problème des faux billets Le fait que les billets donnant accès aux tribunes latérales aient été imprimés en noir et blanc a, comme il fallait bien s'y attendre, été mis à profit par les éternels opportunistes et autres “escrocs” des stades qui ne se sont cette fois-ci pas donné la peine de “scanner” les billets, puisque une photocopieuse suffisait à reproduire des identiques. Ceci a donné lieu à un immense “marché noir” dont on été non seulement victimes des supporters “naïfs”, qui n'y ont vu que du feu, mais aussi et surtout beaucoup d'inconditionnels des Verts qui, même munis de vrais billets, n'ont pu accéder à la tribune ou aux gradins, car leurs places étaient déjà occupées par d'autres qui ont, apparemment, pu faire “passer” leurs faux tickets pour des vrais.