Dans son intervention hier lors de la conférence-débat sur le potentiel et les perspectives de l'industrie nationale au cours du Forum de l'industrie organisé hier par Seven Tsar à l'hôtel Sheraton, Alexandre Kateb, l'économiste qui a fait partie de l'équipe d'experts qui a conçu le nouveau modèle économique, en fait assimilé à un nouveau cadrage budgétaire à moyen terme et à une stratégie économique de l'Algérie à moyen et long terme, a souligné que l'Algérie devrait sortir de la crise par le haut. Dans cette sortie de crise, l'industrie devrait occuper une place importante, a-t-il ajouté. L'économiste a suggéré la mise en place d'un comité de suivi pour la mise en œuvre de ce cadrage budgétaire ou du nouveau modèle économique.L'orateur a souligné que face aux mutations de l'ordre économique mondial, l'Algérie ne peut rester isolée. Ce nouvel ordre économique mondial est caractérisé par l'émergence de nouvelles puissances occidentales : Chine, Inde, Brésil, Russie. Les politiques économiques de ces puissances et leur influence de plus en plus grande sur l'échiquier mondial constituent une alternative au système créé par les Etats-Unis après la Seconde Guerre mondiale marqué par les relations commerciales et militaires avec l'Europe, avec comme résultat l'adhésion de la Chine à l'OMC. Seconde mutation : l'accélération de l'économie de la connaissance ces dernières années. Née dans la Silicon Valley, cette économie s'est propagée à l'ensemble de la planète. Le développement des technologies de l'information et de la communication s'est accéléré en Asie, en particulier en Chine. En ce sens, l'Algérie devrait être connectée à différentes régions et pays dans le monde. Le projet d'un grand port à Cherchell doit jouer un rôle important dans cette ouverture au monde extérieur (ndlr, une sorte de passerelle entre l'Asie, l'Europe et l'Afrique). Dans cette sortie de crise, il convient de mettre l'accent sur la réindustrialisation du pays. Celle-ci ne doit pas s'effectuer selon la conception des années 70 et 80. Le secteur privé doit être associé dans ce grand chantier. De même, la restructuration des groupes publics ouvre des perspectives pour des partenariats. On peut entrevoir du coup l'émergence de champions nationaux. Enfin, l'économiste a observé que la valeur ajoutée dans l'industrie, ce n'est pas uniquement l'industrie, mais aussi les services associés : conception, transport, logistique, marketing, distribution. En Occident, ces services dégagent plus de valeur que la production. K. Remouche