L'Autorité de régulation de l'audiovisuel révèle qu'elle n'a pas été sollicitée pour donner son avis sur le contenu des circulaires émises par le ministère de la Communication. Le président de l'Autorité de régulation de l'audiovisuel (Arav), Zouaoui Benhamadi, a affiché, jeudi, ses réserves sur les circulaires du ministère de la Communication relatives à la couverture médiatique des élections législatives du 4 mai 2017. En affirmant que son instance "n'avait pas été sollicitée pour donner son avis sur le contenu de la charte et de la circulaire régissant la couverture médiatique des prochaines législatives", Benhamadi se démarque ainsi, à son tour, de ces deux textes dénoncés, du reste, par les partis politiques boycotteurs. Benhamadi, qui s'exprimait ainsi en marge de la visite d'une délégation d'observateurs de la Ligue arabe, a révélé que l'Arav avait seulement "pris acte" du contenu de ces deux documents adressés aux médias. "Le ministère qui dispose de ses propres prérogatives, est libre dans ses décisions dont il assume la responsabilité", a-t-il, toutefois, précisé. Le président de cette instance censée être souveraine en incarnant en Algérie "le gendarme de l'audiovisuel" n'a pas manqué d'exprimer, par la même occasion, son souhait de voir s'établir "une meilleure concertation entre les deux parties", a-t-il indiqué avec courtoisie. Il est à rappeler que les membres de l'Arav sont nommés par décret présidentiel et que l'une des missions qui lui est dévolue officiellement, est précisément de "faire respecter la loi en toute transparence, de par l'accomplissement de ses missions et le respect des prérogatives organisationnelles et consultatives". Pourtant, le ministère de la Communication a, tout de même, pris l'initiative d'adresser, mardi dernier, une circulaire aux responsables des médias audiovisuels autorisés à assurer la couverture médiatique des prochaines élections législatives leur rappelant la nécessité de "veiller au strict respect des dispositions édictées par la législation et la réglementation en vigueur et des principes relevant des règles de déontologie" ainsi qu'une "charte" destinée à tous les médias nationaux relative au "suivi d'une ligne éditoriale équitable, impartiale et objective et au sens aigu des responsabilités". Intervenant, enfin, le même jour, depuis Sétif où se tenaient les travaux de la Conférence nationale des cadres de la Radio nationale, le ministre de la Communication, Hamid Grine, s'est contenté de démentir, pour sa part, l'existence d'une quelconque "discrimination" entre les médias publics et privés dans les deux textes concoctés par son département ministériel. Mohamed-Chérif Lachichi