Le texte a été signé, entre autres, par Melbouci Cherif, Aït Belkacem Hamid, Arrad Ahmed, Ibrahim Abdelkader, Yahoud Saïd, Yahyaoui Saïd, Mokhnache Aziz, Atta Djamel, Amri Makhlouf, Aït Aïssi Djaffar, Bouraï Laïd, Slimane Mohamed, Ould Mohamed Brahim, Zentar Amar, Lakabi Arezki, Berchiche Rachid, Ouarab Youcef. Ces signataires assurent que la liste exhaustive des militants adhérents à cette initiative sera rendue publique incessamment. Réunis ce jour, le 25 mars 2017, à Tizi Ouzou, des membres fondateurs, des anciens dirigeants et militants du FFS ont débattu de la situation politique, socioéconomique et culturelle du pays et particulièrement de celle qui prévaut actuellement au parti. L'Algérie traverse aujourd'hui une situation dramatique et dangereuse qui menace son intégrité, sa stabilité et sa sécurité. Elle vit une crise multidimensionnelle qui risque de provoquer la dislocation de tous les segments de la société et de mettre en cause son existence en tant qu'Etat. Elle vit la crise de légitimité des pouvoirs usurpés, imposés par des juntes militaires qui se sont succédé depuis 1962 à ce jour, et qui ont, comme principal objectif, le maintien du système militaro-politique dans les désordres établis. Cette situation des plus préoccupantes est aggravée par la succession problématique d'un président désigné et imposé, gravement malade, qui ne parle pas, qui ne bouge pas et qui n'écrit pas, donc dans l'incapacité d'assumer les fonctions exigeantes et éprouvantes de la magistrature suprême. Par conséquent, l'Algérie demeure livrée à des pouvoirs occultes. À cela s'ajoute la crise économique, financière, sociale et morale, entretenue par la chute des prix du pétrole et du gaz, ressources encore aujourd'hui indispensables pour la survie de la population. Cette situation qui s'installe dans la durée, elle-même accentuée par la mauvaise gouvernance ou l'ineptie et l'incompétence, se conjugue avec le gaspillage, la corruption, le pillage des richesses du pays et le recul des valeurs morales. Entêtés et toujours bloqués dans leur logique suicidaire, les tenants du pouvoir en place continuent à se fourvoyer avec des échecs récurrents et de fausses solutions en continuant de jouer le destin du pays à la roulette russe. Aussi, au lieu de répondre aux aspirations légitimes du peuple algérien qui exige la fin du système politique inique et honni, il multiplie les effets d'annonce pour présenter les escamotages imposés pour une autre Constitution, les législations relatives aux associations à caractère politique, aux dispositions électorales, comme des réformes de fond alors qu'elles renforcent les pouvoirs exorbitants du système totalitaire en place, avec les verrouillages des champs politique, médiatique et les atteintes répétées et excessives aux libertés individuelles et collectives, ainsi qu'au droit d'avoir des droits, en vue d'embrigader la société et de remettre en cause les maigres acquis au prix du sang, des larmes et de lourds sacrifices. Aujourd'hui, les Algériennes et les Algériens sont victimes d'un déni de citoyenneté, accentué par les arrestations et les détentions arbitraires comme celles de Ghardaïa, du Sud, de l'Est, de l'Ouest et du territoire national en général. Après le décès dans les geôles des pouvoirs du regretté Mohamed Tamalt, d'autres comme le docteur Fekhar et ses compagnons, Hassan Bouras et autres condamnés après des simulacres de procès, sont hélas aussi en danger. Les militants du FFS relèvent avec interrogation et consternation le silence compris comme complice de ceux qui parlent et agissent en lieu et au nom du FFS. Ils s'engagent dans la mascarade électorale des législatives de 2017 au lieu de réitérer les principes du FFS pour une transition démocratique et l'avènement de la constante revendication d'une Assemblée nationale constituante souveraine. Dans cette ambiance surréaliste de morosité, de crainte des lendemains, de désarrois et des désespoirs, une voix, une grande voix, celle qui dénonce, qui dérange, mais aussi qui redonne l'espoir manque terriblement aujourd'hui. Elle s'est tue le 23 décembre 2015. Cette voix est celle de Si El-Hocine Aït Ahmed. C'est celle qui peut apporter les réponses tant souhaitées et indispensables aux attentes de celles et de ceux qui interrogent l'avenir et leur devenir. Les compagnons, les militants du FFS qui ont soutenu et continuent à soutenir son noble combat au prix de leur vie, de leur liberté et de leur situation sociale, ceux qui ont consenti tous les sacrifices et qui demeurent fidèles à leur engagement à ses côtés et à la mémoire de leurs camarades disparus conti nueront ces luttes devenues sacrées. Ils s'inscrivent dans la voie tracée sans compromission, sans marchandage et renouvellent le serment de servir la cause de la démocratie, de la liberté, de la justice, de la dignité et des droits de l'Homme, pour l'instauration d'institutions légitimes issues d'élections régulières, crédibles et totalement libres, appuyées sur un socle constitutionnel élaboré par une Assemblée constituante. Les idéaux de Si El-Hocine et du FFS, ses engagements et ses revendications sont partagés et portés par la marée humaine venue l'accompagner à sa dernière demeure. La fidélité à sa mémoire est donc de mobiliser toutes les forces populaires au service de l'Algérie. Or l'appareil du FFS, aujourd'hui devenu inaudible, a du mal à se faire entendre et à rassembler. Le devoir de vérité et de lucidité exige de tout un chacun le courage pour se remettre en question en vue de se réapproprier la confiance des militantes, des militants, des citoyennes et des citoyens pour que le FFS demeure le parti populaire ouvert sur la société avec des structures démocratiquement élues, accessibles à tous les militants et citoyens. Les contestations internes de plus en plus nombreuses, des structures qui végètent ou sont désertes, les responsables en place ne peuvent se limiter à continuer à tirer profit du passé glorieux et du prestige du FFS afin d'obtenir les statuts avantageux, et ce, par tous les moyens comme la cupidité, l'imposture, l'opportunisme et la compromission. Ainsi, il est indispensable que l'ensemble des militantes et des militants, des sympathisantes et des sympathisants s'engagent, aujourd'hui, et maintenant, en vue d'un rassemblement national salvateur à même de favoriser la mise en place d'une dynamique organique et politique à la hauteur de leurs espérances dans le cadre des principes fondateurs du parti.