L'hémicycle de la Maison de la culture de Relizane a abrité, hier, une journée nationale sur l'économie algérienne de l'après-pétrole, organisée par la Chambre algérienne de commerce et d'industrie (Caci) en collaboration avec la chambre locale. Cette journée s'inscrit dans le cadre d'une démarche initiée par la Caci visant à organiser des rencontres sur la micro-économie à travers toutes les wilayas du pays. Selon son président, Mohamed-Laïd Benamor, l'objectif de cette initiative vise la dynamisation des territoires et la proximité des actions de promotion de l'investissement aux niveaux local et régional. Pour Kader Touzi, DG de la recherche au Ceder, ex-directeur du centre nucléaire, au moment où l'Algérie traverse une situation délicate eu égard à son addiction au tout-pétrole, "il est salutaire d'écrire qu'il y a un autre destin pour le pays que celui d'être à la remorque d'un ordre mondial formaté à la taille des puissants technologiquement et partant financièrement", ajoutant que "le monde qui se prépare n'est pas celui du baril de pétrole dont on surveille les errements en regardant dans une boule de cristal s'il va se stabiliser, augmenter ou au contraire chuter". La troisième communication a été assurée par Amine Akbi, du Centre de recherches dans les énergies renouvelables, qui d'après lui, le programme d'action des projets ENR s'articule autour de deux phases comprises entre 2015-2020 et 2021-2030. La première prévoit la réalisation d'une puissance de 4 000 MW représentant le voltaïque et l'éolien, où on y comptera une soixantaine de centrales et 500 MW réparties entre la biomasse, la cogénération et la géothermie. La seconde phase a trait au développement de l'interconnexion électrique entre le nord et le sud du pays. L'installation de grandes centrales d'énergie renouvelables sont ainsi prévues dans les régions d'In-Salah, d'Adrar, de Timimoun et de Béchar. Elles seront intégrées dans le système énergétique national. Cela étant, la production d'électricité avoisinerait les 90 TWH en 2020 et passerait à 170 TWH en 2030, d'où près de son doublement en l'espace de dix années. La création d'emplois s'en ressentira, puisque l'on y comptera plusieurs dizaines de milliers de nouveaux postes. Par ailleurs, les thèmes abordés ont été axés sur l'identification des nouvelles stratégies d'investissement, l'identification des principaux domaines d'investissement potentiels, la promotion des territoires, notamment les zones industrielles, et enfin les mesures incitatives consenties par les pouvoirs publics pour promouvoir les secteurs prioritaires à fort potentiel économique. Le choix de la wilaya de Relizane comme première halte de ce programme vise à valoriser cette localité en passe de devenir un grand pôle industriel dans les filières textile, mécanique et agro-industrie. La Caci aspire à mobiliser toutes les expertises pour soutenir les objectifs poursuivis par le pays en vue de poser les bases d'une croissance future durable créatrice de richesses et d'emplois pour rompre avec la dépendance aux hydrocarbures. À noter que des experts, des professionnels et des chercheurs de renom ont animé les travaux de cette journée parmi lesquels, Abdelmadjid Attar, économiste et ex-ministre de l'Energie, Abdelhamid Aouragh, directeur général de la recherche scientifique, Yacine Djeridane, directeur du centre de développement des technologies avancées ou encore Mme Fatoum Lakhdari, directrice du centre de recherche sur les zones arides.