L'Algérie n'importera pas les médicaments produits localement. Abdelmalek Boudiaf a tenu à le rappeler avec insistance lors de sa visite de travail à Skikda, jeudi. Le ministre a ainsi souligné que le taux de fabrication de médicaments dans le pays qui est actuellement à 61% sera porté à 70% à la fin de l'année en cours avec l'apport de 85 laboratoires de fabrication et 150 autres en cours de réalisation en partenariat avec des intervenants privés. Cette décision vise, selon lui, à encourager les producteurs locaux et aussi les investisseurs. Il parlera aussi de la stratégie de son ministère qui a pour autre objectif d'exporter la surproduction vers un grand nombre de pays possibles faisant ainsi part de l'exportation, actuellement, vers 11 pays africains, outre l'exportation du médicament au Japon et d'autres pays européens comme l'Allemagne. Sur un autre volet, Abdelmalek Boudiaf a rappelé la gratuité des médicaments pour les cancéreux, menaçant de prendre les mesures nécessaires contre tous ceux qui enfreindraient ces instructions. Il a indiqué que les médicaments prescrits pour les cancéreux "ne se vendent pas au niveau des pharmacies". Tout en révélant que le coût d'un malade cancéreux était de 1 milliard de centimes, le ministre a souligné qu'il est, actuellement, réduit à 45 millions de centimes, grâce, a-t-il dit, "à la fabrication des médicaments localement". Concernant le projet de loi sur la santé, M. Boudiaf a souligné qu'aucune opposition ne s'est manifestée et que le projet a été félicité par l'OMS qui, selon lui, le considère comme un modèle au niveau territorial. Il s'enorgueillira, sur ce propos, en déclarant que le pays est "de la phase quantitative, infrastructurelle et des équipements vers la phase qualitative, de formation, d'humanisation et aussi de numérisation". Le ministre a estimé que le problème lié au manque de paramédicaux sera totalement enrayé en 2018, avec la sortie de 6 300 paramédicaux qui vont s'ajouter aux 9 200 diplômés de l'année passée, outre la sortie, chaque année, de 900 sages-femmes. Abordant le thème du séminaire et aussi de la Journée mondiale de la santé, le ministre dira que l'Algérie adopte une approche basée sur la priorité de la prévention sur la guérison dans la santé mentale, et cela, en application des recommandations de l'OMS qui nécessitent la favorisation de la santé de proximité et la coordination entre tous les secteurs. Une stratégie qui sera définie, selon lui, dans le plan national de promotion de la santé mentale 2017-2020. Pour la bonne application de ce plan, le ministère a crée dans son organigramme une sous-direction qui s'occupera de la santé mentale. Il fera part de l'existence de 5 000 lits pour malades relevant du domaine psychiatrique, 1 000 spécialistes et 1 368 spécialistes en psychologie, et ce, outre la sortie cette année de 101 psychiatres avec l'existence de 40 centres intermédiaires de désintoxication et 10 autres en cours de réalisation. Le ministre, qui a rendu visite aux EPH et EHP de Skikda auxquels il a fait don de 4 ambulances équipées pour l'EPH et des EPSP, a instruit les chefs des établissements hospitaliers et des EPSP pour se pencher sur la formation de médecins exerçant au niveau des Samu pour l'obtention d'attestations d'études spécialisées dans les urgences médicales. A. Boukarine