Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, s'est dit hier "conscient des risques d'une escalade" en Syrie, et appelé à la retenue pour "éviter d'approfondir les souffrances" des Syriens. "J'ai suivi les rapports sur la frappe aérienne contre la base d'Al-Chaayrate", et "j'appelle à la retenue pour éviter toute action qui pourrait approfondir les souffrances du peuple syrien", a indiqué le chef de l'ONU dans un communiqué. Les Etats-Unis ont tiré, dans la nuit de jeudi à hier, une soixantaine de missiles de croisière Tomahawk à partir de deux navires américains en Méditerranée vers la base aérienne d'Al-Chaayrate, située dans le centre de la Syrie. M. Guterres a estimé que ces développements soulignent que le conflit syrien ne peut être résolu "qu'à travers une solution politique", appelant les parties à "renouveler leur engagement à avancer dans le processus des pourparlers à Genève". "Une issue politique est également essentielle pour progresser en matière de lutte contre le terrorisme", a-t-il dit. Le Secrétaire général a souligné qu'il incombe au Conseil de sécurité de maintenir la paix et la sécurité internationales, appelant les 15 membres du Conseil à "s'unir et à exercer cette responsabilité". Le droit international a pendant trop longtemps été "ignoré" dans le conflit syrien, "et c'est notre devoir partagé de respecter les normes internationales de l'humanité", a-t-il noté, estimant qu'il s'agit d'un "pré-requis pour mettre fin à la grande souffrance de la population syrienne". M. Guterres a indiqué qu'il continue de suivre de près la situation en Syrie avec "beaucoup d'inquiétude", se disant "révulsé" par l'attaque à l'arme chimique survenue mardi contre la localité de Khan Cheikhoune. Il a souligné que les auteurs de ces crimes doivent répondre de leurs actes conformément aux normes internationales et aux résolutions du Conseil de sécurité. Les frappes américaines contre la Syrie répondaient à une attaque chimique présumée contre des zones rebelles dans la province d'Idleb au nord-ouest de la Syrie, attribuée à l'armée syrienne par l'administration Trump et ses alliés. Mais, le gouvernement syrien dément catégoriquement ces accusations et affirme qu'il ne détient plus d'armes chimiques depuis 2014, date à laquelle les armes chimiques syriennes avaient été détruites en mer sous contrôle d'experts américains. R. I./Agences